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Suite à de nombreuses demandes formulées par les Mi’gmaqs afin d’être consultés sur l’exploration et l’exploitation pétrolière dans le golfe et sur leurs impacts potentiels, l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers ainsi que son consultant AMEC inc. ont rencontré aujourd’hui à Gesgapegiag des représentants des Mi’gmaqs de Gespe’gewa’gi.
Les Mi’gmaqs saluent cette visite des représentants de l’Office terre-neuvien chargé de l’Évaluation environnementale stratégique (ÉES) dans la partie terre-neuvienne du golfe. Toutefois, à l’instar de toutes les communautés récemment consultées dans les cinq provinces côtières du golfe, les Mi’gmaqs ont eux aussi exprimé leur profonde déception face au processus de consultation en cours.
« Les consultations en cours dans les cinq provinces du golfe n’ont rien d’approfondies et ne répondent aucunement aux attentes et exigences des communautés côtières ni aux obligations légales du fédéral envers les Mi’gmaqs », selon Troy Jerome, directeur exécutif du Mi'gmawei Mawiomi Secretariat.
De nombreuses questions et préoccupations ont été soulevées lors de la rencontre. Les Mi’gmaqs demandent un processus légitime de consultations et d’arrangements, mené par une commission d’examen indépendante et qui évaluerait réellement les impacts des activités pétrolières dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent. Ils affirment que c’est la seule façon de comprendre exactement les préoccupations des Mi’gmaqs quant aux risques associés à une tragédie dans le golfe du Saint-Laurent, tragédie qui provoquerait immanquablement de graves répercussions sur les plantes médicinales et le saumon atlantique, éléments essentiels du mode de vie des Mi’gmaqs.
Les Mi’gmaqs ont tenu à rappeler qu’ils ont une relation unique avec Gespe’gewa’gi, ce qui fait d’eux les fiduciaires et protecteurs de leurs territoires terrestres et marins pour les générations futures.
La Coalition Saint-Laurent, présente lors de cette rencontre, partage les préoccupations majeures et légitimes qui ont été exprimées par les Mi’gmaqs. « Nous demandons également que soit corrigé le tir quant au processus de consultation et nous réclamons une commission d’examen sur l’ensemble du golfe avec la tenue de réelles consultations publiques approfondies » d’expliquer Danielle Giroux, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent. Selon la Coalition, il est temps de répondre véritablement à l’appel des Premières Nations et des milliers de citoyens des zones côtières, pêcheurs, gens de l’industrie touristique, municipalités, groupes environnementaux, scientifiques, tous fortement préoccupés par l’avenir du golfe.
Sylvain Archambault, aussi porte-parole de la Coalition Saint-Laurent, nous rappelle la grande fragilité du golfe du Saint-Laurent et la nécessité d’agir avec précaution : « Nous croyons fermement que les conditions ne sont pas en place pour permettre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures dans le golfe. En conséquence, un moratoire dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent s’impose. »
Source: Coalition Saint-Laurent