Par Marie-Eve Cloutier
Mots-clés : Saint-Bruno-de-Montarville, UPAC, projet La Futaie, boisé des Hirondelles, études de caractérisations des milieux naturels
Au moins une cinquantaine de citoyens étaient présents, en plus d’une présence policière marquée de cinq agents, le 10 décembre lors de la dernière réunion du conseil municipal de l’année 2012 à Saint-Bruno-de-Montarville. Le conseil s’est déroulé dans la paix, mais le maire Benjamin s’est néanmoins peu gêné pour abuser de la présence policière pour sortir les citoyens qui « ne respectaient pas l'ordre public », selon ses dires. La date marquait également le premier anniversaire de la marche citoyenne organisée pour la sauvegarde de la forêt des Hirondelles. L’instigatrice de la marche, Isabelle Bernier, a fait remarquer aux élus de la Ville que « les arbres du boisé sont toujours debout… comme nous. »
Retour sur le « dossier noir »Cette réunion du conseil municipal était aussi la première à la suite de la déposition du « dossier noir » du boisé des Hirondelles à l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) par le Parti montarvillois. Martin Murray, chef du parti d’opposition, a réagi lors de la période de questions à un communiqué publié par le maire Claude Benjamin où ce dernier arrive à conclure « [qu’il] est une chose d’être un adversaire politique, [mais qu’il]en est une autre d’insinuer, de jeter le doute et d’accuser sans accuser formellement, tous là des procédés répugnants et inadmissibles dans une société de droit. » « Ce n’est pas de déposer un dossier à l’UPAC qui est répugnant et inadmissible, mais bien l’opacité de votre administration, votre manque de transparence et votre absence d’équité en favorisant l’intérêt privé au détriment de l’intérêt collectif », a martelé M. Murray.
Une étude incomplèteLe parti d’opposition à la Ville ainsi que plusieurs opposants au projet de La Futaie ont dénoncé maintes fois le manque de rigueur et de transparence de l’administration municipale pour avoir embauché la firme Dimension Environnement ltée pour dresser le portrait de l’ensemble des milieux naturels du territoire montarvillois en 2007. Le problème vient du fait que le promoteur du projet immobilier, le sénateur libéral Paul J. Massicotte, avait engagé préalablement la même firme pour faire l’évaluation environnementale du boisé des Hirondelles. Même si la Ville était au courant, elle n’y voyait pas d’inconvénient. Jusqu’à maintenant, l’étude de caractérisation des milieux naturels était « valable » selon l’administration Benjamin. Or, le maire a changé son fusil d’épaule en affirmant pour la première fois que cette étude était une étude sommaire qu’elle n’était pas complète. « Elle n’est pas la meilleure des études qui soit », a-t-il ajouté. Malgré cet aveu, le maire ne s’est cependant pas engagé à en faire une seconde.
Plus de policiersAu moins cinq policiers étaient présents lors de la soirée alors que les citoyens s’étaient habitués à deux lors des assemblées municipales. Ce fait a d’ailleurs été souligné par un des résidents : « La présence policière dans un événement public est justifiée lorsqu’il y a une menace réelle. Ici, j’ai constaté que la police intervient lorsque nous ne sommes pas d’accord avec vous ! » a dénoncé André Émard, tout en ajoutant qu’il s’agissait d’une « bouffonnerie ». C’est sous les applaudissements de la foule qui manifestait son appui à M. Émard que le maire Claude Benjamin a demandé à deux policières de faire sortir ce citoyen, culminant la troisième intervention policière de la soirée.
Source: GaïaPresse
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