Par Boualem Hadjouti
Mots-clé : Province de Québec – Climat et atmosphère / Transport / Développement durable / Comportements écoresponsables
Le Conseil québécois des évènements écoresponsables (CQEE) veut développer des outils de mesure des gaz à effet de serre émis lors des spectacles donnés dans la province. Son objectif est de fournir aux artistes, aux diffuseurs et au public des moyens de lutter contre les GES en adoptant certaines mesures écoresponsables. Une idée commune« L’idée est venue d’une réflexion lancée il y a une année dans une rencontre au Réseau indépendant des diffuseurs d’évènements artistiques unis. Celui-ci a exprimé un besoin de se munir d’un outil de mesure écoresponsable. Par la suite, nous avons lancé le projet d’étude qui vise la sensibilisation des diffuseurs, des artistes et du public aux impacts d’un spectacle en salle sur l’environnement », indique Annie Dureault, chargée de projet, Salles de spectacles écoresponsables. L’idée n’est toutefois pas nouvelle en elle-même. « Nous nous sommes inspirés de l’expérience menée par la troupe des Cowboys Fringants. Cette dernière a dressé le portrait de ses émissions sur une période de trois ans durant laquelle 175 concerts ont été donnés. Le groupe a émis 7500 tonnes de CO2 qu’il a compensé par la plantation de 33 584 arbres », affirme notre interlocutrice.
Plusieurs artistes ont déjà exprimé de l’intérêt à faire partie de ce projet« Ils sont deux artistes pour le moment à avoir accepté notre proposition et nous attendons toujours la confirmation de deux autres invités », précise Annie Dureault. Les artistes sont suivis durant leurs tournées cet été afin de mesurer leurs émissions. « Cela inclut le transport, les salles de spectacle, les matières résiduelles, et même le public est sollicité puisque c’est le plus gros émetteur de GES» ajoute A. Dureault. Créer un calculateur de GESL’objectif est de dresser un portrait de la situation québécoise en matière d’émissions de GES, d’Informer, d’outiller et de former les diffuseurs afin qu’ils deviennent autonomes dans l’application des mesures écoresponsables, a expliqué la même responsable. « À la fin du projet en décembre prochain, nous allons pouvoir mettre entre leurs mains un calculateur de GES. C’est un genre de guide qui va les aider à faire leurs bilans pour orienter leurs décisions, précise notre interlocutrice. Nous voulons susciter la réflexion sur les choix que font les artistes et le public en matière d’émission de GES et pourquoi pas les pousser à changer de comportement. Pour les artistes, ça pourra être la réutilisation des matières résiduelles, le choix de salles de spectacle écologiques et pour le public, l’utilisation des transports en commun, le convoiturage ou de navettes spéciales ». Par ailleurs, le Conseil québécois des évènements écoresponsables entend développer une expertise en matière de réduction des émissions des GES dans le milieu des spectacles, créer des outils de mesure, la formation et les services conseils à l’intention des diffuseurs et des artistes. « Notre objectif est de tester les outils. Une fois l’expertise développée, nous allons chercher du financement pour diffuser le projet et pourquoi pas en faire un label », précise notre interlocutrice. Selon elle, le Québec est à la traine par rapport aux Américains ou aux Européens qui ont déjà tout structuré. « Dans la province, il y a des actions isolées. C’est pourquoi nous devons développer une expertise propre à nous », avoue Annie Dureault.
Source: GaïaPresse |