Par Catherine Gauthier
Mots-clés : COP19, climat, charbon, pétrole, énergie, Pologne, Varsovie, société civile, jeune, ONG
Les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques sont réunies à Varsovie, en Pologne, pour la 19e conférence des parties (CdP) qui s’ouvre ce lundi. Alors que la CdP19 se tient dans un pays dépendant du charbon comme source d’énergie, on peut se demander à quoi s’attendre de la présidence polonaise avec le ministre de l’environnement Marcin Korolec. Et pour cause ! Le gouvernement polonais a ouvertement reconnu que la seule raison pour laquelle il accueille la CdP19 est de tourner le dos au mouvement de décarbonisation en Europe. Les industries du charbon et des énergies fossiles seront donc bien présentes aux négociations.
Une conférence financée par des entreprises pétrolières et de charbonLa conférence de Varsovie compte une douzaine d’entreprises parmi les plus polluantes comme commanditaires principaux. En voici la liste : Alstom Power (compagnie d’énergie), ArcelorMittal (compagnie d’acier et minière), BMW Group Poland, General Motors, LOTOS Group (compagnie gazière et pétrolière en Pologne), PGE Polish Energy Group (mines de charbon et centrales), International Paper (entreprise papetière), EUROPRESS Poland, Kaspersky Lab Poland (solutions de sécurité des TI), LeasePlan Fleet Management (location de véhicules), Polish Airlines et Emirates Airlines.
Un sommet sur le climat… et le charbon !Parallèlement à la CdP19, la Pologne a offert son soutien à un sommet international sur le charbon et le climat. Le vice-premier ministre de la Pologne, Janusz Piechociński a d’ailleurs endossé un manifeste prétendant que l’utilisation du charbon n’est pas incompatible avec la lutte aux changements climatiques. Or, on sait que la combustion du charbon est responsable de la plus grande part des émissions anthropiques de CO2 et, par conséquent, du réchauffement planétaire.
Une vive réaction de la part de la société civileVendredi dernier, plus d’une centaine d’organisations non gouvernementales de la jeunesse à travers le monde signaient une lettre adressée à la Secrétaire exécutive des Nations Unies, Christiana Figueres, pour lui demander d’annuler sa présence au sommet international sur le charbon et le climat. Les jeunes lançaient ainsi un ultimatum à la Secrétaire exécutive afin qu’elle appuie les générations futures plutôt que l’industrie du charbon. De même, Greenpeace International, ActionAid, Oxfam International, WWF International, Friends of the Earth Europe et Christian Aid ont demandé à la Secrétaire exécutive de se retirer du sommet controversé sur le charbon. Selon ces organisations, la présence de Christiana Figueres accorderait une crédibilité considérable à un événement jugé illégitime. De plus, une telle participation viendrait miner les efforts de la société civile qui milite en faveur d’une transition énergétique vers des énergies renouvelables et à faible émission de carbone.
Une présidence isoléeL’approche de la présidence polonaise risque de sérieusement miner la crédibilité de l’Union européenne. Le support indéfectible de la Pologne auprès de l’industrie du charbon survient alors que les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, les États-Unis et la Chine, font des efforts considérables pour freiner la construction de nouvelles centrales au charbon. Ainsi, le mouton noir polonais pourrait ralentir encore davantage le rythme des négociations.
Source: GaïaPresse |