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Alors que le ministre de l’Environnement du Québec rendra public d’un jour à l’autre le rapport du BAPE sur le controversé projet de Mine Arnaud à Sept-Îles, la coalition Québec meilleure mine sonne l’alarme sur les risques financiers. « De nouvelles données provenant d’une étude interne de Mine Arnaud confirment que le projet serait non rentable et pourrait accuser des pertes de plus de 2 milliards avec la chute de 70% du prix du phosphate depuis 2009. Investissement Québec doit cesser de risquer l’argent public et donner l’heure juste aux Sept-Îliens et aux Québécois » lance la coalition Québec meilleure mine (voir les nouvelles données en pièce jointe).
2 milliards dans le trou…
L’étude qu’a menée la firme SGS à l’été 2013 confirme que Mine Arnaud comptait sur un prix de vente de 207,50 $/t pour rentabiliser son projet, avec un prix plancher de 180,50 $/t, alors que le prix de vente actuel sur les marchés oscillent autour de 100 $/t[1]. « Même avec une prime de 40% sur le prix actuel pour la qualité du phosphate, Mine Arnaud serait dans le trou de 2,2 milliards par rapport à ses prévisions de revenus… Dans le contexte actuel, le projet est carrément déficitaire et met à risque autant les Sept-Îliens que les Québécois » affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition.
Avoir l’heure juste
L’étude de SGS confirme que le prix plancher de rentabilité est de 180,50 $/t et non de 120 $/t, comme l’affirmait pourtant Mine Arnaud devant le BAPE[2]. « Même à un prix de vente trop optimiste de 207,50 $/t, l’étude de SGS confirme que le projet Mine Arnaud ne serait pas compétitif avec un rendement d’à peine 9,3% avant taxes, impôts et redevances, alors que la moyenne du secteur minier exige généralement plus de 15-20% à cette étape. Mine Arnaud et Investissement Québec doivent donner l’heure juste sur le risque et la non rentabilité du projet » insiste M. Ramsey Hart de MiningWatch Canada.
Santé, sécurité et environnement à risque
Ce sont autant le portefeuille que la sécurité des Sept-Îliens et des Québécois qui sont à risque. « Comment voulez-vous croire qu’un projet déficitaire puisse mettre en place toutes les mesures de protection nécessaires pour la santé, la sécurité et l’environnement? Quelle compagnie d’assurance voudra s’aventurer pour couvrir les risques d’un projet qui n’a pas les reins assez solide? Ça ne tient pas la route. Le seul lègs que Mine Arnaud risque de laisser à Sept-Îles c’est un trou, des résidus miniers et de grandes cicatrices dans le tissu social de la communauté. Nos leaders doivent cesser cette folie et trouver d’autres alternatives économiques pour la ville » insiste Louise Gagnon du Regroupement pour la sauvegarde de la grande Baie-de-Sept-Îles.
Corrélation des prix du fer, de l’aluminium… et du phosphate
La coalition Québec meilleure mine rappelle qu’il y a une forte corrélation entre les prix du fer, de l’aluminium et du phosphate. Au cours des 20 dernières années, les prix annuels moyens de ces trois ressources affichent un taux de corrélation de 80% à 90%, à l’exception des deux années précédant la crise économique de 2008. « On ne peut pas parler de diversification économique quand les prix se suivent comme ça. Quand ça monte ensemble, ça boum trop fort, puis quand ça chute ensemble, ça fait très mal économiquement. Il faut donc trouver d’autres types de développements pour parler d’une vraie diversification économique » de conclure M. Lapointe.
Pas d’acceptabilité sociale, environnementale et économique
Rappelons que plus de 5000 Sept-Îliens ont signé une pétition demandant la tenue d’un référendum sur le projet Mine Arnaud et que 69% se disent inquiets des impacts pour l’environnement (sondage Léger). En septembre 2013, la coalition a recommandé à la commission du BAPE de rejeter le projet à cause des trop grands risques qu’il pose sur les plans social, environnemental et économique, dont :
- les risques financiers élevés du projet;
- les risques de contamination des eaux souterraines, du Lac des rapides (source d’eau potable), et de la Baie-de-Sept-Îles (fleuve);
- les risques d’affaissement des sols et de glissements de terrain à proximité des secteurs habités, incluant la route 138, le seul accès routier à la ville;
- les risques globaux pour la santé (poussières, bruit, dynamitages, perte qualité de vie, etc.);
- les risques d’agrandissement du projet sans aucune nouvelle évaluation des impacts;
Source: Québec meilleure mine