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En m’engageant à accompagner 13 étudiants dans la réalisation d’une analyse des enjeux de développement durable de la municipalité de Sanchez, je ne savais pas à quoi m’attendre. Située dans la Baie de Samaná, près de la plus grande mangrove des Caraïbes, la ville a bénéficié depuis sa fondation en 1886 de l’abondance des ressources naturelles de la péninsule – crevette, poisson, coco, café. Elle a d’ailleurs vu s’installer en 1887 la première voie ferrée commerciale, et en 1908 la première banque du pays.
Cependant depuis quelques années, rien ne va plus.
Durant la dernière décennie, les prises de crevettes ont diminué de 50 à 70%, du fait de la pêche intensive, de la destruction des mangroves, et de l’usage de filets illégaux qui déciment les populations juvéniles. Au cours de la même période, le manque de gestion des plants de cocotiers a causé une chute importante de leur production.
S’ajoute à cela l’assèchement de la zone humide à l’embouchure du fleuve Yuna, qui affecte l’écosystème et aggrave la sédimentation dans la baie. Le port de Sanchez, rendu inaccessible par voie maritime a dû fermer en 1977.
J’ai été frappée de voir à quel point les problématiques environnementales, économiques et sociales de Sanchez sont si étroitement liées ; le développement durable prend ici tout son sens.
Après avoir rencontré près de 50 acteurs locaux, mené des opérations de sensibilisation auprès de 900 jeunes, notre équipe a réalisé une analyse dont les résultats serviront de base à de futurs projets pour la FJDD. Alliées à la volonté politique du maire, nos propositions donneront à Sanchez une opportunité de rayonner à nouveau.
La Ville s’est récemment portée candidate pour être classée patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Il y a de l’espoir.
Source: Sylvie-Nuria Noguer
Coach Consultante et Formatrice en développement durable