C’est récemment que l’équipe de la firme québécoise de génie civil Marchand Houle et Associés a finalisé un projet unique en son genre à Mirabel, soit le déplacement local de blocs de tourbières. Réalisé dans le cadre de l’aménagement de milieux humides (création, conservation et déplacement) sur un site de 10 000 m2, ce projet à caractère environnemental présente des solutions innovantes et écoresponsables qui ont pour but leur relocalisation tout en assurant la survie de la végétation. Agissant à titre de régulateurs, de barrières, de filtres et d’abris, les milieux humides dans lesquels on les retrouve sont essentiels à l’équilibre de l’écosystème canadien.
Représentant un défi de taille quant au transfert des tourbières en veillant rigoureusement à préserver leur intégrité, cette démarche vise à pallier aux impacts négatifs de la destruction de milieux humides aux fins d’implantation de nouvelles infrastructures reliées aux développements commerciaux et résidentiels présentement en cours de réalisation dans ce secteur. La relocalisation des tourbières a été réalisée en créant, en bordure des milieux récepteurs, des digues composées de matériau de remblais provenant du site afin d’en contrôler le drainage et l’humidité. Des zones devant être excavées pour le déplacement de pylônes électriques de 735 kV ont aussi été converties en tourbières afin d’éviter de devoir déboiser un secteur supplémentaire. De plus, différentes solutions se sont ajoutées telle la création de quatre marais dont le niveau d’eau est maintenu grâce à une station de pompage reliée à un puits artésien. Profitables autant pour les citoyens que pour la biodiversité locale, ces marais ont été conçus afin de rééquilibrer l’écosystème. Dans le but d’assurer un transfert sécuritaire des espèces susceptibles d’être vulnérables ou menacées, les services d’un expert en botanique ont été sollicités afin d’identifier précisément les différentes espèces de végétation présentes sur le terrain. C’est dans la prochaine année que des traverses d’amphibiens seront ajoutées pour permettre à la faune semi-aquatique de se déplacer d’un milieu à l’autre sans danger et ainsi assurer la survie des espèces en favorisant des conditions propices à la reproduction.
L’équipe est maintenant à effectuer un suivi rigoureux, échelonné sur cinq ans, de l’état des milieux humides aménagés et des tourbières relocalisées dans le but de pouvoir suivre l’évolution et ainsi documenter les résultats de cet audacieux projet qui promeut la réduction des contrecoups du développement urbain, sur l’environnement.
Source: Marchand Houle et associés