Par Sophie Fillion
Les citoyens possèdent maintenant un guide pour aménager des îlots de fraîcheur et améliorer des leurs espaces de vie.
L’initiative, lancée récemment par Le centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) offre une multitude d’informations gratuitement à tout un chacun désirant contribuer au verdissement de son espace de vie. Il démystifie différentes techniques pour mener à bien la création d’îlots de fraîcheur en milieu résidentiel.
Un projet participatifBien que le lancement de l’ouvrage soit une étape marquante du projet, Brigitte Geoffroy, Directrice générale et responsable des solutions collaboratives du CEUM, insiste sur le fait que l’objectif ultime consiste « en un travail participatif de l’ensemble de la population […] Il s’agit de faire vivre le guide, que les citoyens se l’approprient pour améliorer leur milieu de vie et ainsi transformer la ville ».
Le guide s’inscrit dans la continuité des différents projets mis de l’avant par le CEUM et ses partenaires, tels que Ville en vert et Vert chez nous qui ont permis des interventions de verdissements et d’agriculture urbaine auprès de plusieurs habitations à loyer modique (HLM).
Une question de santé publiqueLe phénomène des îlots de chaleur est une réalité pour les Montréalais et Montréalaises. Il a été démontré que les périodes de chaleur intense coïncident avec une augmentation de la morbidité et de la mortalité particulièrement chez les personnes âgées, seules, défavorisées d’un point de vue socioéconomique et atteintes de maladies chroniques. [1][2][3]
Selon François Reeves, cardiologue d'intervention, professeur de médecine et auteur, la problématique des îlots de chaleur est une question de santé publique :
« Les données issues de la recherche en santé environnementale sont unanimes, plus le taux de polluants atmosphériques monte, plus le taux de maladies augmentent. […] Par exemple, pour le Canada, on compte 20 000 décès excédentaires par année dus à la dégradation environnementale. » À l’heure actuelle, la qualité de l’air est devenue le principal facteur de risque pour la santé humaine.
Un lien direct entre l’arbre et la santéOn reconnait de plus en plus l’influence de l’environnement sur la santé humaine. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a par ailleurs tenu, en août dernier, une première conférence mondiale sur la santé et le climat, lors de laquelle tous les participants se sont entendu sur le fait que des mesures d’adaptation au changement climatique étaient désormais nécessaire pour faire face aux effets de la chaleur et sauver des vies.
Sur le sujet, le docteur Reeves affirme que l’arbre est un élément essentiel de la santé: « la forêt est le meilleur filtre atmosphérique, le meilleur dé-pollueur biologique ».
En effet, 90% du poids sec d’un arbre provient de ses échanges gazeux, dont le dioxyde de carbone, mais aussi de plusieurs polluants atmosphériques qui se retrouvent captifs dans sa matière organique.
On comprend facilement pourquoi l’on se sent si bien en forêt et la nécessité pour chaque citoyen de mettre son vert sur le guide de la CEUM disponible au http://www.ecologieurbaine.net/fr/.
Le guide a été rendu possible grâce à la collaboration de l’institut national de santé publique du Québec et l’Office municipal d’habitation de Montréal.
[2]Smoyer, K.E., Rainham, D.G.C. et Hewko, J.N., 2000. Heat-stress related mortality in five cities in Southern Ontario: 1980-1996. International Journal of Biometeorology, 44 : 190-197. [3]Auger, N. et Kosatsky, T., 2002. Chaleur accablante. Mise à jour de la littérature concernant les impacts de santé publique et proposition de mesures d’adaptation. Santé au travail et environnementale, Direction de la santé publique de Montréal. 35 p.
Source: GaïaPresse |