En 2015, on parlera beaucoup d’aménagement dans la métropole. Souhaitons que cela se fasse sous la gouverne du développement durable avec des changements bénéfiques pour la qualité du milieu de vie. Seront adoptés notamment le Schéma d’aménagement et de développement, le plan d’urbanisme pour chaque ville de l’île, la Politique sur le stationnement, le Plan de transport révisé et le scénario pour la réfection de la rue Sainte-Catherine Ouest. Ces outils urbanistiques donneront les lignes directrices pour façonner Montréal. Ils devront être précis et visionnaires, intégrant des principes qui s’incarneront ensuite sur l’ensemble du territoire : déploiement de l’offre en transports collectifs et pistes cyclables, priorisation de la marchabilité et de la promenabilité, mise en valeur des ruisseaux et plus d’accès au Fleuve, mise en place d’un réseau d’espaces verts connectés pour pallier le déficit nature, revitalisation de quartiers et dynamisation des rues commerciales. Un projet collectif de la société montréalaise, 2015 en sera une année charnière.
En 2015, en lien direct avec l’aménagement, le dossier des transports collectifs sera plus que jamais à l’ordre du jour car la demande est là mais l’offre de service ne suit pas. Cela sera un moment important pour des choix sociétaux qui feront en sorte que les sociétés de transport, dont la STM évidemment, auront ou non les moyens de leurs ambitions et surtout de subvenir à leurs besoins.
En 2015, une partie des organisations de la société civile montréalaise seront en redéfinition. Leurs rôles, construits au cours des dernières décennies, sont essentiels pour la vitalité montréalaise, l’émergence de solutions novatrices et sont porteurs d’une société tournée vers plus d’équité sociale et territoriale. Les décisions prises concernant ces lieux de concertation, de mobilisation et d’intervention terrain, quant à leurs structures et leur financement, auront une grande influence sur leur capacité à agir.
En 2015, le patrimoine arboricole montréalais se verra amputé de nombreux spécimens à cause de l’Agrile du frêne. Toute la communauté est touchée et devra agir pour ralentir l’épidémie et planter, planter, planter. Avec les coupes massives déjà engagées à l’automne 2014, il sera impossible de se fermer les yeux et de croire que ce sont les autres qui doivent faire quelque chose. Pour préserver et consolider la place de ces géants végétaux en ville, responsabilités et actions devront être partagées.
En 2015, il sera temps de faire le bilan de la gestion des matières résiduelles en lien avec les objectifs fixés par la Politique québécoise. Autant dire que ce bilan fera apparaître le triste constat prévisible que la très grande majorité des matières organiques remplissent encore les sites d’enfouissement. Il faudra faire avancer le dossier des infrastructures de compostage sur le territoire pour ne plus continuer à reporter la date de l’atteinte de l’objectif de 60%.
Finalement, mentionnons qu’en 2015, le Plan de développement durable de la collectivité montréalaise fêtera ses 10 ans d’existence et d’implication de ses partenaires. Cela sera le moment de prévoir la suite et la forme que prendra la mobilisation de tous ces acteurs pour construire ensemble un meilleur lieu de vie, de travail et d’étude, et se tourner toujours davantage vers un développement durable et responsable.
La liste des dossiers et gestes à poser en 2015 pourrait continuer longtemps… Disons que l’instance régionale en environnement qu’est le CRE-Montréal ne risquera pas de s’ennuyer et s’assurera, au meilleur de ses capacités et de son expertise, de suivre tous ces dossiers en concertant membres et partenaires, pour véhiculer auprès des décideurs les changements souhaités au coeur de la métropole.
Source: Coralie Deny, DG du CRE-Montréal