De Lima à Paris, ombres et lumières autour du climat

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Il s’est passé quelque chose d’important lors des négociations internationales sur l’avenir du climat en décembre à Lima, capitale du Pérou. Les 195 États signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques se sont engagés à soumettre l’an prochain un plan national de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à mettre en œuvre à partir de 2020.

Les États conviennent enfin que pour avoir une chance de maintenir la hausse de la température moyenne globale à 1,5 ou 2 degrés Celsius, il est nécessaire de réduire substantiellement les émissions de GES d’ici 2050 et de réduire les émissions nettes à « près de zéro gigatonne de dioxyde de carbone équivalent, ou moins, d’ici 2100 ». Les Parties reconnaissent également que l’attribution d’un prix au carbone constitue une approche efficace et cohérente pour une réduction globale des GES.

Malgré cette avancée significative, plusieurs ombres viennent noircir le tableau :

  • Le Fonds vert pour le climat détient à ce jour un capital évalué à $10 milliards US, bien loin de l’engagement des pays développés de mettre $100 milliards par an à partir de 2020, un montant d’ailleurs bien inférieur aux besoins.
  • Aucune entente sur un format de communication commun des « contributions volontaires nationalement déterminées ».
  • Aucun examen externe ou de révision de ces contributions avant leur agrégation.
  • Des divisions Nord/Sud restent toujours vives alors que les pays du sud attendent toujours un engagement pré-2020 d’actions d’atténuation des pays développés en échange de la négociation par le Sud d’un accord universel post-2020.
  • Dans l’accord de Lima, le Canada entérine ce que Stephen Harper refuse de faire depuis huit ans! Signer n’entraîne pas forcément action… Lors des négociations, le premier ministre canadien a osé affirmer qu’il serait « fou » de réglementer le secteur pétrole et gaz alors que c’est celui dont les émissions augmentent le plus au Canada…

Malgré sa portée potentiellement immense, le projet d’accord n’est pas encore à la hauteur de l’urgence et de l’importance de l’enjeu. Comme un fumeur invétéré qui ferait le vœu de changer son comportement après que le médecin lui eut annoncé qu’il allait mourir s’il continuait sa mauvaise habitude, le monde se trouve à la croisée des chemins et espère beaucoup de la prochaine conférence à Paris à l’automne 2015.

L’AQLPA sera encore une fois sur le terrain en 2015 parce que nous jugeons essentiel de fournir aux Québécoises et Québécois une vision éclairée des tenants et aboutissants de ces négociations, en parallèle des discours officiels. En vulgarisant ces questions complexes et faisant état de l’évolution des négociations, notre objectif est de vous amener à comprendre l’importance de ces rencontres et d’être mieux à même d’agir et de réagir pour le bien-être de nos collectivités.

L’espoir résidant dans l’action, nous espérons compter sur vos dons pour continuer notre travail.

 

Source: Alain Brunel, directeur climat-énergie, AQLPA

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