Nature Québec invite l’État québécois à démontrer plus de vision et de cohérence dans ses choix s’il veut faire prendre à la société québécoise le virage du développement durable, respecter sa propre loi et contribuer à relever les grands défis de notre temps : les changements climatiques et l’utilisation durable des ressources. L’organisme présentait son mémoire aujourd’hui devant la commission parlementaire chargée d’étudier la nouvelle mouture de la stratégie du développement durable du Québec 2015-2020. « C’est une stratégie de développement durable qui ne tient pas compte des grands projets annoncés par le gouvernement, sans vision claire, sans échéancier, sans grand défi, aux indicateurs de réussite encore nébuleux. Les conditions de succès de cette stratégie qui devrait nous faire transiter vers le développement durable ne sont pas réunies pour l’instant », a déclaré le directeur général de Nature Québec, Christian Simard Le projet soumis ne contient aucune référence au Plan Nord, à la Stratégie maritime, à la rigueur budgétaire ou à l’austérité. Nulle part n’y est-il mention du Plan d’action gouvernemental sur les hydrocarbures qui en vise l’exploitation, lancé en grande pompe en mai 2014. Christian Simard s’interroge : « Y’aurait-il une stratégie de développement durable d’un côté? Qui parle de lutte aux changements climatiques, de gouvernance écoresponsable, d’économie verte, de culture, de biodiversité, d’aménagement durable du territoire, de lutte à la pauvreté, de mobilité durable. Et de l’autre côté? Une VRAIE stratégie de développement non durable qui voit d’un bon œil le passage du pétrole des sables bitumineux sur notre territoire, l’exploitation éventuelle des hydrocarbures à Anticosti, dans le golfe, le développement autoroutier, et qui sabre dans le développement local ? Sans qu’il n’y ait ni lien, ni recherche de cohérence entre les deux? » Dans ses recommandations, Nature Québec invite le gouvernement à revoir la vision énoncée, à intégrer tous ses grands projets de développement à l’intérieur la stratégie de développement, à identifier comme grand chantier la lutte aux changements climatiques et comme objectif incontournable la protection de la biodiversité et l’utilisation durable des ressources. Nature Québec invite le gouvernement à aborder de plein fouet le manque de ressources des ministères et organismes qui risquent de saper la mise en œuvre de la stratégie et lui propose d’utiliser des mesures d’écofiscalité de type bonus/malus qui orientent la consommation vers des biens durables. Il propose des mesures novatrices de soutien au mécénat (public-privé) pour appuyer les acteurs de la société civile associés au développement durable, notamment le mouvement environnemental. De telles mesures existent dans le domaine culturel. Dix ans après l’adoption de la Loi sur le développement durable, à travers les retards et les atermoiements, on sent un certain essoufflement de la démarche gouvernementale que ne parvient pas à dissiper le présent projet de stratégie révisée. Nature Québec tend la main au gouvernement et lui offre de contribuer, dans une démarche de participation de la société civile, à la révision et au suivi de cette importante stratégie.
Source: Nature Québec |
Projet de stratégie de développement durable 2015-2020: Nature Québec invite l’État à plus de cohérence
0
Partager.