Par Mame Diarra Senghor
Crédit photo: Mame Diarra Senghor |
On peut débarrasser nos océans de leur plastique efficacement et sans danger. C'est ce qu’ a souhaité montrer le Biodôme de Montréal à une centaine d'écoliers lors de la journée internationale de la Terre qui a eu lieu le 22 avril.
Le plastique, ce parasite industriel, se niche un peu plus profondément dans les océans chaque année. On y retrouve 8,8 millions de tonnes de plus de plastique par an, selon une étude menée par Jenna Jambeck, professeure de l'Université de Géorgie. Mais ce parasite a peut être rencontré son bourreau. Un adolescent néerlandais, Boyan Slat, enclenchera en 2020 son « Ocean Clean Up». Cette technique de récupération révolutionnaire permettrait de préserver la faune marine et de recycler le plastique flottant dans les océans.
Une réplique de cette future installation purifie déjà le golfe du Saint Laurent du Biodôme.
Une barrière flottante (estacade) en forme de « V » emprisonne les déchets plastiques avant de les acheminer dans un énorme cylindre. Cette plateforme va ensuite les drainer de toute l'eau salée avant qu'ils ne soient acheminés vers les côtes. «Cette invention donne un réel message d'espoir pour la protection de la nature. La méthode utilisée précédemment pour ramasser le plastique était avec un bateau et des filets. On estimait que ça pouvait prendre jusqu'à 1 000 ans pour pouvoir se débarrasser de tout les déchets», affirme Daniel Sauvageau, naturaliste-scientifique au Biodôme. En effet, une fois immergé dans l'océan, le plastique ne se décompose pas. Il est réduit en petits morceaux par les rayons ultra violets du soleil et souvent confondu avec de la nourriture par la faune marine.
Des continents de déchets
Crédit photo: Mame Diarra Senghor |
La première estacade de Boyan Slat sera installée dans le Pacifique Nord. Un choix qui n'est pas anodin. Les gyres, courants océaniques circulaires, ont créé dans cette région un continent de plastique. «Il s'agit d'une plaque constituée de déchets et qui fait aujourd'hui la moitié de la superficie du Québec », explique Daniel Sauvageau. Cet amas de plastique est entouré par des grosses zones industrielles, comme l'Amérique du Nord, la Chine, la Malaisie et l'Indonésie. Ces derniers sont des nouveaux pays industrialisés où les politiques de gestion des déchets ne sont pas encore bien développées. La Chine serait responsable de près de 28% du total de plastique rejeté dans les mers chaque année, selon l'étude de Jenna Jambeck publié dans la revue Science. «270 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année sur la planète, et chaque année, neuf millions de tonnes se rendent dans nos océans», s'inquiète Daniel Sauvageau.
Quatre autres continents de plastique se sont édifiés sur la planète : dans le Pacifique Sud, l'Atlantique Nord, l'Atlantique Sud et dans l'Océan Indien. Il s'agit à chaque fois de plaques éloignées des côtes et qui flottent dans des eaux internationales. Il n'incombe donc à aucun pays de s'en occuper.
Source: GaïaPresse