La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine et MiningWatch Canada enjoignent la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) de cesser de faire des représentations qui s’apparentent davantage à du lobbyisme en faveur du nucléaire qu'à des interventions neutres et objectives, ce que lui commande pourtant son Code d’éthique et de déontologie, de même que la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaire.
La CCSN manque à son devoir de neutralité
Les organismes réagissent notamment à une analyse acheminée cette semaine par M. Gordon Edwards du Réseau pour la surveillance du nucléaire (RSN) au président de la CCSN, M. Michael Binder (version originale en anglais). Cette analyse critique vertement le manque d’objectivité et d’impartialité dont a fait preuve la CCSN dans une présentation effectuée récemment par Mme Patsy Thompson au Comité interministériel québécois chargé de donner suite aux conclusions du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur les enjeux de la filière des mines d’uranium (rapport 308, 2015).
« Ces dernières années, la CCSN en est venu à manquer de plus en plus souvent à son devoir de réserve par le biais de communiqués, lettres ouvertes ou allocutions en faveur de l'industrie nucléaire. La présentation donnée par Mme Patsy Thompson est la dernière en date, et non la moindre, puisqu'il s'agit carrément de tenter d'influencer la décision qui sera prise par Québec et qui relève de sa juridiction » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice et co porte-parole de la Coalition.
Une présentation partiale et trompeuse
La critique de la présentation donnée par Mme Thompson a été développée par M. Gordon Edwards, un expert de longue date Réseau pour la surveillance du nucléaire. Selon lui, la présentation, truffée d’erreurs et de fausses représentations, omet des données scientifiques de base concernant les risques à la santé et à l’environnement des mines d’uranium.
« Nous faisons nôtres les critiques de Gordon Edwards et jugeons qu'il est inacceptable que la Commission chargée de l'encadrement de l'industrie nucléaire manque à son devoir d’objectivité scientifique le plus élémentaire et soit incapable de fournir une information juste, complète et transparente. À l'aube de la commémoration du 5e anniversaire de la tragédie de Fukushima, nous n'en resterons pas là » conclut Ugo Lapointe, coordonnateur de MiningWatch Canada, co fondateur et co porte-parole de la Coalition.
La semaine dernière, huit organismes publiaient une lettre ouverte qui critiquait l’ingérence de la CCSN dans le processus de délibération du Comité interministériel québécois. Rappelons que le BAPE a clairement recommandé de ne pas aller de l’avant avec la filière des mines d’uranium dans le contexte actuel, étant donnée le manque d’acceptabilité sociale et les nombreuses incertitudes scientifiques et technologiques qui demeurent reliées à cette industrie.
Source : Pour que le Québec ait meilleure mine