Bilan des consultations à Malartic: une majorité de citoyens et d’organismes exigent une zone tampon

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Les consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet d’agrandissement de la mine d’or à ciel ouvert à Malartic se sont terminées hier et la Coalition Québec meilleure mine constate que la mise en place d’une zone tampon à Malartic rallie une majorité d'intervenants.

« Nous sommes heureux de constater que les citoyens se sont mobilisés en grand nombre et ont eu le courage de briser le silence et de se présenter devant le BAPE pour témoigner des souffrances qu’ils subissent quotidiennement depuis maintenant plus de 6 ans à cause de la trop grande proximité de cette mine située en plein cœur d’un milieu urbain », affirme Ugo Lapointe de MiningWatch et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine. 

« Il est tout de même étonnant de constater qu’en 2016, au Québec, il n’existe toujours pas de zone tampon exigible pour les mines à ciel ouvert situées en milieux habités, alors qu’il en existe pour les sites de compostage (jusqu’à 500 m), pour des carrières de pierre (jusqu’à 600 m), pour des fosses à lisier de porcs (jusqu’à 900 m) et pour des éoliennes (jusqu’à 2 km). Québec doit absolument changer ses lois pour corriger cette aberration », insiste Dominique Bernier, coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.

Un problème de santé publique

Dans son mémoire présenté au BAPE mercredi après-midi, ainsi que dans un mémoire conjoint présenté mardi soir, la Coalition a notamment cité en exemple l’Australie et d’autres pays dans le monde qui appliquent des zones tampons de 1 à 3 km pour les mines à ciel ouvert situées à proximité de milieux habités ou écologiquement sensibles. La Coalition et ses alliés de MiningWatch et de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement se disent inquiets des impacts à la santé publique observés à Malartic en lien avec l’exposition quotidienne de poussières, de bruit et de vibrations reliées aux dynamitages de la mine. « Les professionnels de la santé publique sont unanimes : il y a un problème de santé publique à Malartic et une façon de le régler est de prévoir une zone tampon dans laquelle ceux qui s’y trouvent aurait la possibilité de déménager pour retrouver une qualité de vie ailleurs à Malartic ou en région », explique Mme Bernier.


La ville et la minière dans la mire


Pour résoudre rapidement l’impasse à Malartic, la Coalition estime qu’au moins deux choses doivent se produire. « Premièrement, la minière doit s’engager à augmenter de façon substantielle son budget de relocalisation des gens impactés par la mine, qui est présentement limité à 10 millions et qui ne permettrait de relocaliser qu’approximativement 10% des résidents les plus rapprochés de la mine selon nos estimés. Deuxièmement, la ville de Malartic doit démontrer du leadership et cesser d’opposer ses intérêts fonciers et financiers à celui de la santé et de la qualité de vie de ces concitoyens. La ville devrait notamment prévoir le développement d’un nouveau quartier au nord, plus éloigné de la mine, de même que tenter de conclure des pactes fonciers avec la minière et les municipalités voisines, où des gens pourraient être relocalisés », explique M. Lapointe.


Le gouvernement aussi responsable


Quant au gouvernement du Québec, la Coalition insiste pour qu’il cesse d’opposer le développement économique à l’environnement et la santé des gens. « On ne doit plus permettre, en 2016, de sacrifier la santé et le bien-être de centaines de citoyens, avec comme seul justificatif que cela crée des emplois. La situation à Malartic est intolérable et enfreint clairement la lettre et l’esprit de plusieurs lois du Québec, dont la Loi sur la santé publique du Québec, la Loi sur le développement durable du Québec, de même que la Loi sur la qualité de l’environnement », insiste Mme Bernier. 

Rappelons que la mine d’or Canadian Malartic, détenue par Agnico Eagle et Yamana Gold, est la plus grande mine à ciel ouvert au pays située en milieu habité. La minière propose d’agrandir de plus de 40 % la superficie du site minier actuel, pour atteindre une fosse de 3.75 km de longueur, 900 m de largeur et 410 m de profondeur (plus haut que la Tour Eiffel). En date de février 2016, elle comptait déjà 183 avis d’infractions environnementales et plus de 2500 manquements aux normes, principalement reliés au bruit, aux poussières et aux vibrations/dynamitages. Deux études de la Santé publique publiées en 2015 concluent en plusieurs problème de santé à Malartic en lien avec les opérations de la mine.

Voir les mémoires déposés au BAPE par la Coalition ici et ici.

 

Source : Pour que le Québec ait meilleure mine

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