Comme en témoignent les manchettes des derniers jours, la présence du myriophylle à épi dans nos lacs est une réalité préoccupante. Le Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides) suit de près la progression de cette plante aquatique exotique particulièrement envahissante. Introduite dans nos plans d’eau il y a quelques décennies, elle peut faire des ravages. Pour mesurer la vulnérabilité et protéger les lacs de leur territoire, la MRC d’Argenteuil et le Parc national du Mont-Tremblant, qui ont bien saisi l’ampleur du phénomène, se sont associés au CRE Laurentides.
C’est ainsi qu’un important projet a vu le jour, lequel comporte deux volets. Le premier consiste en une vaste campagne de sensibilisation auprès des riverains et autres utilisateurs des lacs de la MRC d’Argenteuil. Ils doivent bien comprendre qu’il n’existe actuellement aucune solution miracle pour se débarrasser de cette plante une fois qu’elle s’est installée, et que les conséquences de son introduction sont lourdes, autant sur les plans environnemental, social, qu’économique.
En effet, en plus d’empêcher la faune et la flore aquatique de se développer normalement, le myriophylle à épi est si dense qu’il nuit aux usages normaux du lac, et entraîne une perte de valeur des propriétés riveraines. Si des solutions curatives coûteuses sont actuellement testées, aucune d’entre elle n’a encore démontré des résultats satisfaisants à ce jour. La prévention est donc essentielle. Le CRE Laurentides rencontre donc les associations d’Argenteuil et développe d’autres outils d’information, sensibilisation et éducation. Il leur transmet différentes connaissances en lien avec le myriophylle à épi, notamment sur son mode de propagation, et leur apprend à identifier la plante pour la détecter et la différencier des espèces indigènes.
L’autre volet, de nature scientifique, se déploie au Parc national du Mont-Tremblant et en périphérie, ainsi que dans la MRC d’Argenteuil. Il est réalisé en collaboration avec le Dr. Richard Carignan, spécialiste en limnologie, et l’équipe du Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL). Le projet consiste à récolter des données physicochimiques pour mieux connaître les conditions propices au développement du myriophylle à épi. « Il est important de mieux comprendre les conditions de croissance du myriophylle, puisque ces données nous permettront d’identifier les lacs les plus vulnérables et de cibler ainsi où il faut accentuer les interventions et la sensibilisation », explique Mélissa Laniel, chargée de projet au CRE Laurentides.
Des outils pour informer et sensibiliser
Le CRE Laurentides a déjà réalisé un panneau de sensibilisation pour identifier les endroits où peuvent se loger des débris de plantes sur un bateau, sa remorque et le reste du matériel. Quelques municipalités en ont installé près des débarcadères pour inciter les usagers à procéder à l’inspection visuelle de leur embarcation et de leur équipement, et éviter qu’ils n’introduisent des fragments de myriophylle à épi dans le lac. Le panneau est disponible sur le site Internet du CRE Laurentides à www.crelaurentides.org
Bientôt, un nouveau guide d’information et de sensibilisation sera disponible afin de véhiculer une information claire et à jour sur le myriophylle à épi. Une fois publié, ce guide sera aussi mis en ligne sur le site web du CRE Laurentides.
Source : CRE Laurentides