Montre moi tes bactéries et je te dirais qui tu es ! Elles sont des milliards à vivre dans et sur notre corps. Un ensemble de micro organismes : bactéries, levures, champignons et autres virus appelé le microbiote pouvant peser jusqu’à 1 à 5 kilos. Et non, il ne s’agit pas de vos quelques kilos en trop d’après les fêtes mais bel et bien d’une partie de vous.
Ce microbiote vit dans un écosystème le microbiome. Il vit dans vos intestins et se nourrit de tout ce que vous avalez !
Cette entité présente dans votre corps, longtemps perçue comme un ennemi à combattre, est en passe de révolutionner la médecine. Fini donc les anti-biotiques, partons à la découverte de ces bactéries. Chacune d’elles a un rôle et permet de créer un équilibre dans notre corps.
Exemple de cette révolution silencieuse, les chercheurs ont découvert que la flore intestinale est en fait un organe aussi complexe que le cerveau. Certains parlent même plutôt de faune intestinale soient 100000 milliards de bactéries.
Jusqu’ici la plupart était méconnue. Les progrès des techniques de séquençage de l’ADN ont permis de découvrir, par le décompte des gènes, leur diversité. Ainsi par l’insert de pré ou biotiques, on peut avoir un impact sur la composition du microbiome. Les bactéries intestinales auraient un impact sur notre humeur, notre faim, les aigreurs ressenties dans notre ventre.
L’innovation en matière de microbiote ouvre la voie à de nouveaux traitements pour la plupart encore au stade expérimental. Au Canada, Repoopulate est développé par l’Université de Guelph en Ontario. Il s’agit de matière fécale artificielle qui inclus 33 espèces de bactérie. Ou encore, toujours au Canada, la bacteriotherapie.
La recherche est encore à ses balbutiements. En 2007, le projet Human Microbiome project a été lancé aux Etats-unis par l’Institut National de Santé. Il consiste à séquencer le génome de chaque micro-organisme vivant dans et sur notre corps. Objectif : comprendre l’influence et leur rôle sur la santé de l’homme. Une base de données de 600 génomes de micro organismes buccaux a ainsi été collectée.
Pour l’heure, une des découvertes les plus médiatisées concerne l’obésité et la flore intestinale. Des souris génétiquement modifiées, prédisposées à l’obésité ayant une flore microbienne particulière, même si elles mangent moins que des souris sans flore intestinale continueraient de grossir. Leur prise de poids est due à l’augmentation de leur masse graisseuse. La flore étant liée à cette obésité. Des recherches prometteuses donc…à terme un diagnostique personnalisé et adapté à notre flore risque de changer le paysage pharmaceutique actuel.
Au final ne suffit-il pas d’avoir une alimentation singulière à chacun d’entre nous ?
Pour en savoir plus :
http://microbiomejournal.biomedcentral.com/articles/10.1186/2049-2618-1-3
Karine Jehelmann pour GaïaPresse