Par Denis Plante pour GaïaPresse
Dans le cadre d’une conférence tenue à la Maison du développement durable à Montréal, un conseiller en performance environnementale d’Hydro-Québec, M. André Turpin, nous a exposé les objectifs du plan de développement durable de notre entreprise publique sous l’angle de l’analyse du cycle de vie de la filière hydroélectrique, et ce, quant à la production et l’utilisation de cette source d’énergie.
« L’électricité propre, c’est d’abord et avant tout de l’énergie renouvelable » nous indique ce spécialiste. Cette évaluation annuelle de l’importance de la filière quant à la réduction des gaz à effet de serre se présente comme un outil d’aide à la prise de décision dans une démarche de responsabilité sociale.
L’analyse du cycle de vie : une étude approfondie des impacts potentiels
L’analyse du cycle de vie est une méthode scientifique, mesurant les impacts environnementaux d’un produit, d’un procédé ou service, de l’acquisition d’une ressource à sa transformation et passant par la distribution et jusqu’à sa fin de vie. Celle-ci s’appuie sur un certain nombre d’indicateurs qui sont utilisés pour déterminer, entre autres[1], la somme des émissions de gaz à effet de serre (GES).
À ce titre, Hydro-Québec s’est associé avec le CIRAIG (Centre international de référence du cycle de vie des produits, procédés et services). M.Turpin nous informe « que cette organisation nous apporte crédibilité et transparence dans notre volonté de réduire les gaz à effet de serre».
M. Turpin nous rappelle que le réseau d’Hydro-Québec est composé, entre autres, de 62 centrales, de 668 barrages et de 3 300 kilomètres de lignes de transmission auxquels se joint la production privée d’éoliennes, de panneaux solaires et de biomasse. Ainsi donc, cette filière occupe une place importante sur le territoire québécois et Hydro-Québec est résolument engagé dans le plan de réduction de l’empreinte carbone du gouvernement au Québec.
Le travail d’étude calculant l’empreinte carbone et portant sur les différentes étapes de la production et de l’utilisation de cette filière s’évalue par l’unité g éq.CO2/kWh, soit un gramme équivalent de dioxyde de carbone au kWh[2].
Le bouquet électrique de l’entreprise (hydraulique et autres, y inclus les importations) est constitué maintenant de 99,6% d’énergies renouvelables et présente l’impact environnemental le plus faible, selon différents indicateurs environnementaux (acidification, changement climatique, couche d’ozone, toxicité humaine.
Des impacts potentiels à mesurer
L’analyse du cycle de vie permet d’identifier des impacts potentiels, surtout négatifs mais parfois positif. Dans le premier cas, on peut référer à la santé humaine (qualité de l’eau, aux difficultés respiratoires), à l’intégrité des écosystèmes, aux effets des changements climatiques et à la diminution des ressources non renouvelables.
Ainsi donc, la prise de décision dans les activités d’Hydro-Québec doit tenir compte de ses conséquences négatives. D’autre part, cette analyse conduit à une optimisation dans l’utilisation des ressources disponibles pour produire, transporter et distribuer l’électricité.
Une comparaison largement favorable
Le bouquet électrique d’Hydro-Québec se compare avantageusement aux filières semblables car son taux d’émission de GES est nettement inférieur, entre autres, à six (6) provinces canadiennes, à 8 régions américaines et à 14 pays développés pour lesquels des données comparables sont disponibles[3].
D’ailleurs, son taux d’émission de GES est 35 fois moins qu’aux États-Unis et 55 fois moins qu’en Chine. Selon M. Turpin, « Hydro-Québec se situe dans une position de tête et d’avant-garde quant à la production d’électricité propre.»
(1) L’ACV évalue 7 indicateurs. Le changement climatique, exprimé en termes d’émission de GES, est un des 7 sept indicateurs, les autres étant la destruction del acouche d’ozone, l’acidification, l’eutrophisation, la toxicité humaine, l’épuisement des ressources et le smog
(2) Voir rapport du CIRAIG, p. 53 « Cette méthode prend en compte le potentiel de réchauffement de chaque gaz à effet de serre, et ramène le tout en kilogramme équivalent de dioxyde de carbone (kg éq. CO2), » et la figure 2 à la page 4
(3) Voir rapport du CIRAIG, p. vi et p. 3