Un économiste expose les coûts souvent négligés de l’utilisation de la voiture
Donner la priorité à l’auto coûte très cher, contrairement à ce que pensent plusieurs automobilistes qui dédaignent de payer pour des systèmes de transport collectif, plaident un économiste et un chercheur.
Dans tout le débat qui entoure le troisième lien, le professeur et économiste Jean Dubé regrette qu’un aspect soit «complètement évacué»: le coût social de la décision individuelle de se déplacer en voiture.
Il critique sévèrement l’argument de plusieurs partisans de l’automobile qui refusent de payer pour le transport en commun sous prétexte qu’ils ne s’en servent pas et que c’est selon eux trop cher.
Il pousse son raisonnement à l’extrême. «Si on veut jouer l’argument de l’utilisateur-payeur, pourquoi on ne met pas des GPS dans les voitures? On va les suivre et quand tu contribues à la congestion routière, on va t’envoyer le coût social et on va l’ajouter sur ton coût d’immatriculation», ironise-t-il.
« Un peu hypocrites »
Juste pour donner une idée de ce que cela représente, il cite une étude d’un chercheur de Vancouver, George Poulos, qui a élaboré une méthode pour calculer le coût social des choix en transport. Pour chaque dollar que dépense un automobiliste pour utiliser son véhicule, la société doit en payer 9,20 $.
«On est un peu hypocrites parce qu’on est subventionné pour utiliser notre voiture et on fait comme si ça n’existait pas.»
Un troisième lien ne serait utile que s’il servait strictement au transport en commun et qu’il reliait les deux centres-villes de Québec et Lévis, soutient-il. «Cela favoriserait la circulation et éviterait le grand U que proposait le SRB.»
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Source: Le Journal de Québec