90 organisations du Canada et des États-Unis, dont la Fondation David Suzuki, la Ligues des droits et libertés et le Réseau québécois des groupes écologistes, appellent Produits forestiers Résolu à abandonner ses poursuites de plusieurs millions de dollars visant à museler Greenpeace et Stand.Earth.
Dans une annonce parue dans les journaux Le Devoir et The Ottawa Citizen, les organisations condamnent les attaques de Résolu contre le débat public et la liberté d’expression, piliers de nos sociétés démocratiques.
« Ça ne prend qu’un moment pour abattre un arbre, mais plusieurs années pour qu’il repousse. Il en va de même pour notre liberté d’expression. Quelques mauvaises décisions et elle se voit grandement affaiblie. Cette poursuite-bâillon contre Greenpeace doit servir comme rappel qu’il est impératif de protéger ce que nous avons passé des années à cultiver », a dit Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki.
D’autre voix se sont élevées en défense de la liberté d’expression et des forêts. Plus de 200 auteurs, dont Margaret Atwood, Yann Martel et Dominic Champagne, ont signé un manifeste avec Greenpeace pour défendre la liberté d’expression et les forêts. [1]
Menaces pour la liberté d’expression
Le 16 mai, Greenpeace a publié un rapport démontrant les menaces posées par les poursuites de Résolu contre la liberté d’expression, et la défense des intérêts publics de manière générale. [2] L’appel au soutien de la liberté d’expression et de la protection de la forêt est, depuis, devenu international avec plus de 400 000 personnes à travers le monde signant une pétition à l’intention des éditeurs qui s’approvisionnent en papier auprès de Résolu. Les signataires appellent les éditeurs à désavouer la tentative oppressive de la compagnie forestière de museler les organisations environnementales et d’intimider les activistes qui ont critiqué, à juste titre, ses pratiques forestières non-durables.
« Avec ses poursuites, Résolu cherche à détruire une organisation avec une histoire de plus de 45 ans dans la protection de la planète. Mais il ne s’agit pas ici uniquement de Greenpeace – il s’agit de protéger le droit des Canadiens à exprimer leurs opinions sur les enjeux qui leur tiennent à coeur, y compris la survie des écosystèmes importants », a affirmé Joanna Kerr, directrice générale de Greenpeace Canada.
« Cette poursuite n’est rien d’autre qu’une tentative de museler les Canadiens qui se préoccupent de leurs forêts.» dit Karen Mahon de Stand.earth. «Il est temps que le conseil d’administration de Résolu insiste pour que le PDG abandonne cette poursuite-bâillon. »
Parmi les autres organisations signataires du manifeste figurent Équiterre, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), la Fondation Coule pas chez nous, Amnesty International Canada, Les AmiEs de la Terre de Québec, Action Boréale, CIVICUS, Nature Canada, la Fondation Sierra Club Canada, Action cancer du sein, le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), Écojustice, 350.org et plusieurs autres.
Notes
[1] Les auteurs signataires du manifeste, dont Margaret Atwood, Yann Martel et Stephen Fry, se sont engagés à défendre « la liberté d’expression en tant que pilier de nos sociétés démocratiques et pacifiques; le droit des individus de se réunir, de s’organiser et de protester sans être intimidés; [et]les personnes qui protègent pacifiquement les forêts du monde. »
Cliquez ici pour voir le texte intégral de l’engagement des auteurs et la liste des signataires, ou copiez l’URL suivante dans votre navigateur: http://act.gp/2rCDuDJ
[2] Cliquez ici pour accéder à la version complète « Couper le droit de parole: comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière », ou copiez l’URL suivante dans votre navigateur: http://www.greenpeace.org/canada/couperdroitparole/
Dans son rapport, Greenpeace demande à Produits forestiers Résolu de :
- Baser ses engagements auprès des peuples autochtones sur le consentement libre, préalable et éclairé afin d’assurer que la planification forestière est motivée par les savoirs et la gouvernance autochtones.
- Suspendre l’exploitation forestière et l’approvisionnement dans les forêts à haute valeur de conservation, y compris les paysages forestiers intacts et l’habitat du caribou forestier jusqu’à ce que la planification de la conservation fondée sur la science ait lieu.
- Soutenir publiquement les aires protégées à grande échelle, basées sur les données scientifiques et les savoirs autochtones.
- Réitérer son engagement au système FSC et récupérer les certificats perdus.
- Travailler avec les organisations environnementales, les syndicats et les communautés pour répondre aux préoccupations économiques légitimes et assurer le maintien des emplois.
Source : Greenpeace Canada