La consigne sur le verre se fait toujours attendre

0

bottles-1893142_1280

Le Syndicat des Métallos, plus important syndicat du secteur privé au Québec, est déçu de la récente annonce du ministre de l’Environnement David Heurtel sur le recyclage. On annonce en grande pompe une « réforme de la consigne », où la consigne n’a finalement pas de place.

Les acteurs de l’industrie auront leur comité de travail, au mandat flou, pour discuter entre eux de la « modernisation des systèmes de récupération ». Pendant ce temps, l’idée d’une consigne sur le verre est encore une fois reléguée aux oubliettes.

Une consigne pour l’environnement et pour créer de l’emploi

Le gouvernement mise sur un projet pilote dans les centres de tri pour recycler le verre jeté pêle‑mêle dans les bacs. « Nous sommes sceptiques et suivrons le dossier de très près pour voir si cela fonctionne réellement. Déjà, un projet pilote de 15 mois, ça semble très long, alors qu’on a sous la main une solution – la consigne – reconnue comme étant efficace, qui créerait de l’emploi au Québec et permettrait de réduire la pollution », explique le représentant des Métallos Stéphane Néron, précisant que les centres de tri visés traitent seulement le quart du verre des bacs.

Pour l’heure, la majeure partie du verre jeté dans les bacs est cassée, souillée et vient dégrader la qualité des autres matières. Il serait pourtant si facile d’instaurer une consigne sur le verre comme c’est le cas dans la plupart des autres provinces et au Québec pour les bouteilles de bière.

Le Syndicat des Métallos représente les quelque 330 travailleurs de l’usine de fabrication de contenants de verre Owens Illinois à Montréal, qui fabrique notamment des bouteilles de bière brunes et plusieurs contenants en verre blanc. D’un côté, les brasseurs tendent à délaisser la bouteille brune au profit de la cannette et de l’autre côté, le fabricant de verre doit importer du calcin (verre broyé) à fort prix, puisque le verre québécois n’est pas recyclé correctement.

« Une consigne sur le verre, sur les bouteilles de vin, permettrait de produire au Québec du calcin de qualité. C’est bon pour l’environnement, ça crée des emplois dans le recyclage, ça nous fournirait du calcin de qualité et permettrait de réduire les émissions de GES d’une usine comme la nôtre. Tout le monde serait gagnant », fait valoir le président de la section locale 206G, Éric Provencher.  Lorsqu’une plus grande quantité de calcin ou de verre broyé entre dans la recette de fabrication du verre, celui-ci a moins besoin d’être chauffé pour être transformé. Cela limite donc les émissions de GES liées à l’utilisation de combustibles.

Source : Syndicat des métallos (FTQ)

Partager.

Répondre