Desjardins décrète un moratoire sur tout projet d’investissement ou de financement d’oléoducs

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Alors que le Mouvement Desjardins venait d’accorder un prêt de 145 millions de dollars à Kinder Morgan pour financer le pipeline TransMountain, l’institution annonce dans un second  temps un moratoire sur “tout projet d’investissement ou de financement d’oléoducs”.

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat et Énergie chez Greenpeace Canada, “cette décision montre que les institutions financières astucieuses se méfient de plus en plus du financement des projets de combustibles fossiles. Les pipelines de sables bitumineux posent des risques majeurs, que l’on soit préoccupé par les rendements financiers, les droits humains ou l’environnement, ou les trois. Desjardins a pris la bonne décision en annonçant un moratoire sur tout projet d’investissement ou de financement d’oléoducs et nous souhaitons qu’il devienne rapidement permanent.”

Greenpeace a été en communication avec Desjardins qu’elle a d’ailleurs rencontré cette semaine pour discuter de son financement des pipelines, lui demandant de ne pas financer les controversés projets de pipelines de sables bitumineux. Greenpeace espère voir Desjardins suivre les prochaines étapes logiques, soit la vente de sa participation existante de 145 millions de dollars du total des $5,5 milliards que Kinder Morgan a su obtenir afin de financer le projet Trans Mountain ainsi que l’officialisation rapide que ce moratoire sera permanent.

Mouvement de retrait des institutions financières

Il faut souligner que l’annonce de Desjardins survient dans la foulée de celles d’autres institutions, à commencer par le plus important fonds de pension suédois, l’AP7,  qui a annoncé qu’il exclut désormais TransCanada de ses investissements en raison du fait que les pipelines qu’elle propose sont incompatibles avec l’Accord de Paris; suivie de celle de la banque néerlandaise ING qui a publiquement annoncé en juin qu’elle ne financerait plus les projets de pipelines de pétrole des sables bitumineux canadiens, y compris Trans Mountain (Kinder Morgan), Keystone XL et Énergie Est (TransCanada) ainsi que la Ligne 3 (Enbridge). En avril dernier, la banque U.S. bank est devenue la première grande banque aux États-Unis à exclure formellement les pipelines de pétrole et de gaz du financement de leur projet.

Auparavant, et suite à la résistance des Sioux de Standing Rock, des banques mondiales  se sont  retirées du financement du pipeline Dakota Access. Une opposition similaire sera au rendez-vous si Kinder Morgan, démarre la construction de son pipeline en septembre tel qu’elle prévoit le faire.

Un rapport publié en 2017 englobant trente-sept banques mondiales, explique que le financement des projets de combustibles fossiles a chuté de 22% en 2016.

Source : Greenpeace Canada

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