Crise de la biodiversité : pourquoi cela nous concerne tous

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Le changement global que connaît notre planète est trop souvent associé aux seuls changements climatiques. Or il concerne aussi la biodiversité, avec ce processus appelé « crise de la 6ᵉ extinction ».

Ces crises de la biodiversité désignent une période au cours de laquelle une grande partie des espèces vivantes est frappée d’extinction, à l’image de celle du Crétacé-Tertiaire, il y a 65 millions d’années, qui vit disparaître les dinosaures.

Ces dernières décennies, de nombreuses espèces ont donc disparu ou ont été terriblement affectées au point d’être menacées de disparition. C’est ce que l’analyse des populations de 25 000 espèces de vertébrés a récemment établi.

Selon une autre étude, on apprend que l’Europe a perdu 421 millions individus d’oiseaux ces trente dernières années ; de nombreuses espèces communes, comme les alouettes ou les mésanges, sont en fort déclin. Et ces derniers jours, la revue scientifique Plos One a fait beaucoup parler en publiant les résultats de travaux quantifiant pour la première fois le dramatique déclin des insectes volants sur le Vieux Continent.

Pour beaucoup, cette crise de la biodiversité demeure un évènement de moindre importance, dont les conséquences pour les humains resteraient purement éthiques ou patrimoniales. On trouve triste de voir décliner les populations d’éléphants, de baleines, d’oiseaux ou de grenouilles, mais ce n’est pas aussi grave que certains drames humains, comme les famines ou les exodes causés par le changement climatique. C’est ici une lourde erreur car perte de biodiversité et changement climatique sont intimement liés et ont ensemble des conséquences dramatiques pour l’humanité.

Une crise bien caractérisée et sans précédent

La 6e extinction de masse affecte pratiquement tous les milieux et toute la biodiversité. Elle s’explique par une multitude de facteurs, tous liés aux activités humaines : changement climatique, dévastation des milieux naturels due à l’agriculture industrielle, déforestation, exploitation minière, urbanisation effrénée, pollutions innombrables des pesticides aux plastiques, en passant par les apports azotés excessifs et la pollution lumineuse. Il apparaît bien difficile d’agir de manière efficace en se limitant à une seule de ces causes.

Cette crise est d’autre part incroyablement rapide. Son appellation, en référence aux extinctions de masse passées, peut être trompeuse de ce point de vue : elle va en effet mille fois plus vite que les précédentes et nous affectera directement à l’échelle de notre vie d’adulte.

Ce sont tous les seuils de stabilité des cycles terrestres qui sont aujourd’hui affectés ; une situation pouvant conduire à des changements de biodiversité très forts et très rapides.

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Source: The Conversation

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