En transformant de vieux vélos en machines à laver, en mixeurs et autres moulins à café, l’association Maya Pedal associe recyclage, économies d’énergie et aide au développement en milieu rural. Leurs innovations séduisent au-delà des frontières du Guatemala.
Ici, un vélo surmonté d’un mixeur, là un autre pour moudre le grain, un troisième pour concasser les noix de macadamia… Les bicimáquinas ou « vélos-machines » de toutes sortes peuplent le hangar de l’association Maya Pedal, qui les fabrique dans le village de San Andrés Itzapa, au Guatemala.
Mais en ce mercredi 3 janvier 2018, une fois n’est pas coutume, les postes de travail sont désertés, et pour cause : tout le monde est réuni autour d’un énorme conteneur venu des États-Unis.
L’effervescence a gagné toute l’équipe. À l’intérieur de cette grosse brique métallique, pas moins de 400 vélos d’occasion attendent Maya Pedal. L’arrivage est une excellente nouvelle, puisque le directeur de l’association, Mario Juárez, précise que cinq ans ont passé depuis la précédente livraison.
Entretemps, les rouages ont continué de tourner : « Nous avons trouvé le moyen de construire des vélos-machines à partir de presque rien, en récupérant des tubes et des métaux pour construire les cadres, en fabriquant nous-mêmes certaines pièces, ce qui nous a permis de répondre à la demande », raconte Mario. Une demande qui, à la grande surprise des bénévoles eux-mêmes, vient du monde entier, alors que Maya Pedal a été créée en premier lieu pour satisfaire les besoins des communautés rurales alentour.
« On peut mettre des pédales sur n’importe quoi ! »
Né et élevé dans le village de San Andrés, qui compte un peu plus de 30.000 habitants répartis sur 90 km2 de campagnes, Mario Juárez a participé au projet Maya Pedal dès la fin des années 1990 : « Au tout début, nous voulions juste fabriquer une machine pour broyer la nourriture pour les volailles de nos fermes. »
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Source : Reporterre, Auteure : Émilie Mendonca