La Coalition Avenir Québec (CAQ) a rendu public son plan de décongestion pour la région de Montréal. La Fondation David Suzuki accueille avec satisfaction l’appui de la formation politique aux transports collectifs et actifs mais s’inquiète des multiples projets de parachèvement ou d’élargissement du réseau routier supérieur et se questionne sur le cadre financier du plan.
La Fondation rappelle le fort consensus qui a mené à l’adoption de la politique de mobilité durable du Québec. Elle espère que ce consensus transcendera les lignes partisanes et entend collaborer avec le gouvernement du Québec au-delà de la prochaine élection pour sa mise en œuvre.
Transports collectifs et alternatifs : plusieurs initiatives intéressantes
Les réseaux de tramway proposés à Montréal et sur la rive sud, les projets de prolongement du Réseau express métropolitain, et les diverses mesures de facilitation des transports collectifs sont accueillies favorablement par la Fondation. L’attention particulière accordée au covoiturage inscrit également le plan dans le contexte des nouvelles mobilités innovantes. « Nous saluons ces initiatives qui permettront à la population d’améliorer et d’accélérer leurs déplacements », a précisé Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki.
La Fondation se désole cependant du rejet du projet de ligne rose du métro de Montréal qui « n’est pas encore assez développé et présente trop d’incertitude quant au coût pour figurer dans les priorités du gouvernement du Québec ». Elle note que ce constat pourrait s’appliquer à plusieurs autres projets endossés dans le plan, et au projet de 3e lien à Québec.
Prolongement et élargissement de routes : une fuite en avant coûteuse pour le Québec
Le plan de décongestion propose l’ajout de centaines de kilomètres de nouvelles voies dans la région métropolitaine sur les autoroutes 13, 19, 440, 20 et 30, la route 116 et la rue Notre Dame. « L’expérience récente démontre que l’ajout de nouvelles routes ne diminue la congestion que pendant quelques années. On se retrouvera à la case départ dans moins de dix ans, aux prix de milliards investis en pure perte, affirme Karel Mayrand. Le parc automobile de la région de Montréal croît à un rythme 2,7 fois plus rapide que la population. Le plan proposé ne s’attaque pas aux causes de la congestion et poursuit malheureusement une fuite en avant coûteuse qui dure depuis des décennies. Un peu comme si on promettait de réduire les temps d’attente aux urgences en agrandissant les salles d’attente. »
Un système de transport qui coûte #ToujoursPlusCher
En janvier dernier, la Fondation publiait avec Trajectoire Québec une étude qui démontrait que les coûts du système de transport automobile ne cessaient d’augmenter pour l’État et les ménages québécois, représentant maintenant 51 milliards $ par année. « Les Québécois consacrent plus de 20% de leur revenu disponible au transport, plus que pour l’alimentation et l’éducation, à peine moins que pour le logement. Ce poste budgétaire étouffe les gens, a ajouté Karel Mayrand. Le Québec dilapide sa richesse pour des voitures importées qui consomment de l’essence importée. Ceci représente un déficit commercial de plus de 20 milliards $ par année. Le transport automobile est un facteur d’appauvrissement pour le Québec. »
Source : Fondation David Suzuki
Crédit photo: Jean Gagnon sur Wikimedia Commons