Faute d’avancées environnementales suffisantes à ses yeux, l’imprévisible Nicolas Hulot quitte son poste de ministre de la Transition écologique après un peu plus d’un an, une annonce surprise qui porte un coup à l’exécutif en chasse d’un remplaçant.
«Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… la réponse, elle est non», a-t-il considéré, prenant de court ses intervieweurs et avec eux toute la classe politique.
Faute d’avancées environnementales suffisantes à ses yeux, l’imprévisible Nicolas Hulot quitte son poste de ministre de la Transition écologique après un peu plus d’un an, une annonce surprise qui porte un coup à l’exécutif en chasse d’un remplaçant.
«Je prends la décision de quitter le gouvernement», a déclaré Nicolas Hulot en direct sur France Inter, se sentant «tout seul à la manœuvre» sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement.
«Nous faisons des petits pas, et la France en fait beaucoup plus que d’autres pays, mais est-ce que les petits pas suffisent… la réponse, elle est non», a-t-il considéré, prenant de court ses intervieweurs et avec eux toute la classe politique.
Alors qu’Emmanuel Macron est en déplacement à l’étranger jusqu’à jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé qu’il lui ferait «dans les jours qui viennent» des propositions sur un remaniement. Qui pour remplacer l’un des ministres les plus populaires ? Quelques noms circulaient mardi: son secrétaire d’Etat Sébastien Lecornu, le président de l’Assemblée nationale François de Rugy, le patron du WWF France Pascal Canfin.
Si le calendrier de l’annonce de Nicolas Hulot a surpris — beaucoup pensaient qu’il attendrait les arbitrages sur la future feuille de route énergétique avant de trancher — , son départ semblait inévitable. Pratiquement dès sa nomination, des écologistes doutaient de sa marge de manœuvre et craignaient que celui qui avait dit non à tous les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ne soit qu’une «caution verte» du gouvernement.
«Je me surprends tous les jours à me résigner, à m’accommoder de petits pas», a noté l’ex-présentateur d'»Ushuaïa», espérant que sa démission provoquerait un «sursaut».
– Macron pas prévenu –
Nicolas Hulot n’avait prévenu ni le Président ni le Premier ministre, par crainte qu’ils ne le dissuadent «une fois encore» de partir.
Selon des propos publiés mardi, il avait confié début août à Libération ses envies de démission. Mais «partir pendant l’affaire Benalla, c’est inaudible», disait-il.
Alors que Nicolas Hulot a assuré mardi en avoir «terminé» avec ses ambitions politiques, soucieux de ne rien faire «pour nuire à ce gouvernement», le chef de l’Etat disait depuis Copenhague compter sur son engagement «sous une autre forme».
Respectant la décision d’un «homme libre» et défendant le bilan du gouvernement «qui a fait plus qu’aucun autre dans la même période» en matière d’environnement, Emmanuel Macron a toutefois insisté sur le fait que «c’est un combat qui ne se fait pas du jour au lendemain»: «Il implique de se confronter au réel».
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a, lui, regretté le départ de Hulot, mais aussi son manque de «courtoisie» envers Edouard Philippe et Emmanuel Macron.
Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, malgré certaines victoires symboliques comme l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Il avait notamment dû endosser le report de l’objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2025.
Source : AFP
Crédit photo : AFP | Bertrand Guay