Par Catherine Paquette
La santé, l’environnement, l’éthique animale, le bien-être et le respect sont au cœur d’un mode de vie végane, affirme le chef cuisinier Jean-Philippe Cyr, porte-parole du Festival végane de Montréal, qui se tiendra les 20 et 21 octobre au Palais des Congrès.
Avec des conférences, des démonstrations culinaires, des ateliers, et des invités de marque, les organisateurs du festival espèrent sensibiliser la population aux avantages du régime végétalien et au mode de vie qui l’accompagne. En plus de refuser toute consommation de produits animaux, les véganes choisissent d’éviter également les produits issus de l’exploitation animale tels que le cuir, le miel, les vêtements en soie, etc.
Selon le porte-parole du festival, le véganisme gagnerait en popularité au Québec. L’événement attire depuis quatre ans un nombre croissant de participants.
« On a un peu été victime de notre succès. L’an dernier, il y avait tellement de monde qu’il y a des gens qui perdaient connaissance dans les corridors, lance-t-il à la blague. Il y a 150 exposants et plus. L’an passé on en avait refusé la moitié. Donc cette année, on déménage. »
Le professeur de l’Université de Dalhousie Sylvain Charlebois, qui a dévoilé les résultats d’un sondage sur les habitudes alimentaires du Canada au printemps 2018, évalue à 2,3% le pourcentage de la population ayant adopté un régime exclusivement végétal. Les jeunes sont particulièrement portés à choisir des régimes faibles en viandes, ce qui laisse croire le spécialiste qu’on verra de plus en plus de personnes faire de même dans les prochaines années.
Le chef Jean-Philippe Cyr, qui est suivi par près de 18 000 internautes sur sa chaîne YouTube, croit que « la grande majorité de la population est intéressée à réduire sa consommation de viande, mais ne sait juste pas par où commencer ou ne sait pas pourquoi on ne devrait pas non plus manger de lait. »
« Y’a des gens qui ne savent pas que les vaches sont attachées à des poteaux et qu’elles ne peuvent pas bouger de là de la journée », ajoute-t-il, illustrant son combat pour les droits des animaux. Le chef, s’est aussi converti au bouddhisme à travers sa transition au véganisme, il y a quelques années.
Mais en plus de la question éthique, M. Cyr souligne que ce mode de vie répond aussi à des préoccupations environnementales, puisqu’il permet de réduire la pollution liée à l’élevage et l’agriculture intensive.
« L’agriculture intensive est responsable de 14 % [voir note] des gaz à effet de serre, c’est plus que tous les transports réunis. […] Les gens le savent qu’ils doivent changer leurs habitudes. Maintenant, on voit des voitures électriques partout, ça va être comme ça avec l’alimentation aussi », prédit-il.
La première édition du festival a eu lieu en 2014, au Coeur des Sciences de l’UQAM, puis au Marché Bonsecours. Il s’agissait d’une initiative de l’Association des végétariens de Montréal, qui a mené le projet durant trois ans.
Note :
Selon Agriculture et agroalimentaire Canada, le secteur serait à l’origine de 10 % des gaz à effets de serre émis au pays.
Selon une étude de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, les activités agricoles contribuerait à entre 10 et 12% des émissions, sans prendre en compte la déforestation. Les émissions liées à l’agriculture et à l’élevage ont augmenté de 14 % entre 2001 et 2011.