COP24 : la société civile au coeur du changement

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Le MCK/Spodek, centre de congrès où se déroule la COP24 à Katowice, en Pologne. Photo : Wikimedia commons Jan Mehlich

À quoi ça ressemble, une COP? Que se passe-t-il sur le terrain? Quelle est la particularité de la COP24? GaïaPresse s’est entretenu avec deux québécois qui se sont envolés dimanche pour Katowice en Pologne, afin de participer à la Conférence de l’ONU sur le climat. Voici quelques points apportés par Marielle Papin, doctorante au département de Science Politique de l’Université Laval, spécialiste des réseaux de villes et de la gouvernance climatique mondiale.

En parallèle aux importantes négociations officielles, tout un pan de la Conférence des parties (COP) est dédié à la participation d’acteurs de la société civile : des chefs d’entreprise, des chercheurs, des organisations locales ou internationales, mais aussi des maires et des réseaux de villes, tel que le regroupement C40.

Il s’agit d’activités qui, elles aussi, auront un impact sur la manière dont les ententes internationales seront appliquées, une fois que tous seront rentrés à la maison.

Marielle Papin, doctorante à l’Université Laval, s’intéresse à la question des réseaux de ville et la gouvernance climatique mondiale. Les questions qu’elle se pose dans le cadre de son doctorat sont, entre autres : comment les villes s’allient à travers des réseaux pour échanger des informations? Comment être plus fort dans l’effort climatique?

Son passage à Katowice lui permet donc d’observer les liens qui se tissent entre les différentes administrations municipales ou locales présentent lors de la Conférence, des informations peu accessibles autrement. « Je peux me servir de ça directement comme données de recherche, en observant qui travaille avec qui. Parce qu’en fait, savoir exactement qui collabore avec qui c’est plus facile en allant directement sur place », explique-t-elle, soulignant également qu’il est difficile de prévoir ce qui se déroulera lors des événements plus informels, qui ne sont pas à l’agenda des négociations.

Mme Papin observera également les discussions entre les villes, lesquelles peuvent être différentes des négociations officielles des États. En fait, les échanges sont surtout en lien avec leurs besoins pressant, par exemple la manière dont elles peuvent obtenir du financement pour mettre des actions en place, dit-elle.

La question de la méthode servant à mesurer l’efficacité des actions des villes est entre autres sur la table. « L’un des problèmes, c’est de mesurer ces actions et être capable de les comparer entre les villes », explique l’experte.

Accréditations

La doctorante remarque par ailleurs que les Conférences des parties intègrent une part toujours de plus en plus importante d’acteurs de la société civile, signe que différents paliers de gouvernements et de citoyens s’organisent.

« Même si la COP est un espace réservé aux états, ils ne peuvent plus ignorer ce qui se passe de l’autre côté : mouvements citoyens, organisations, mais aussi les villes. Maintenant, on dit souvent que les états parlent, et que les villes agissent… Est-ce qu’ils agissent vraiment, ça reste une question, mais il y a une volonté de la part des villes et des autres acteurs », démontre-t-elle.

Toutefois, réussir à obtenir une accréditation pour la COP en tant qu’individu n’est pas de tout repos. En fait, chaque personne doit faire passer sa demande par un intermédiaire, soit un organisme reconnu comme ayant un statut d’observateur par l’ONU.

Cette année, une nouveauté a surpris la participante. Les organisateurs ont créé des accréditations qui ne donnent accès qu’à la zone « civile » de l’événement, alors qu’auparavant tous les participants ayant un statut d’observateur pouvaient assister aux négociations.

« Ce n’est qu’une observation mais je me demande si la COP se ferme un peu aux observateurs… », questionne-t-elle.

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La COP24 : du côté des négociateurs

GaïaPresse a réalisé un autre article qui présente la vision d’un spécialiste du droit du climat qui a l’habitude d’assister aux négociations. 

Quelques jours avant la conférence de Katowice, quelques rumeurs couraient quant à des problèmes logistiques importants sur le terrain : dans les salles de négociation, il faisait froid. Le détail peut sembler futile. Mais alors que près de 30 000 personnes sont attendues dans ces grands immeubles, il importe de régler au quart de tour le déroulement de ces 10 journées de discussions.

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