En réaction au communiqué diffusé par Questerre Energy Corporation le 8 février dernier, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dénonce le projet de cette compagnie de lancer des projets d’extraction de gaz de schiste dans Lotbinière et Bécancour et l’avise qu’elle trouvera les groupes citoyens sur son chemin.
« Le Québec a catégoriquement rejeté le gaz de schiste en 2012 et depuis ce temps, les liens entre la fracturation hydraulique et la contamination de l’eau potable ont été prouvés de manière irréfutable, a rappelé la coordonnatrice générale du RVHQ, Carole Dupuis. Il n’est pas question que cette industrie s’installe ici, même si elle tente de s’incruster en passant par des projets-pilotes dans des zones isolées, à l’abri des regards. »
Des groupes citoyens organisés
Selon madame Dupuis, cette annonce « explosive » du retour du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent sonne le ralliement de ses 130 groupes citoyens autour d’actions solidaires dans toutes les régions du Québec ciblées par cette industrie invasive : les Basses-terres du Saint-Laurent, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et Anticosti – pour l’instant. Dans un communiqué émis à la veille de l’adoption sous bâillon de la Loi sur les hydrocarbures, le 8 décembre dernier, le RVHQ avait d’ailleurs annoncé la mise en place d’un programme de préparation à la résistance pacifique à l’intention des groupes membres qui voudraient s’en prévaloir. « L’obstruction physique n’est qu’un des moyens que nous utiliserons pour bloquer le passage aux foreuses, a précisé le coordonnateur général adjoint du RVHQ, Jacques Tétreault. S’ils ne l’ont pas encore compris, Philippe Couillard, Pierre Arcand et les promoteurs apprendront que le terme « acceptabilité sociale » ne leur appartient pas. »
Loi 102 sous bâillon
Du même souffle, la porte-parole du Regroupement, Carole Dupuis, dénonce la démarche systématique et « sournoise » que le gouvernement Couillard a suivie pour dérouler le tapis rouge devant cette industrie tout en se défendant de le faire. Tout d’abord, le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP), adopté en août 2014, empêche les municipalités d’imposer des distances raisonnables entre les puits de forage et les sources d’eau potable. Plus de 300 municipalités ont officiellement demandé une dérogation à ce règlement sans que le gouvernement l’ait permise. La deuxième étape a été l’adoption de la Loi sur les hydrocarbures dans la nuit du 9 au 10 décembre 2016, malgré l’opposition généralisée. Finalement, le projet de loi 102 révisant la Loi sur la qualité de l’environnement, présentement à l’étude, vise entre autres à faciliter la réalisation de projets pilotes en permettant au ministre de délivrer des autorisations « à certaines conditions ».
Opposition à la fracturation hydraulique
« L’eau contaminée est-elle moins contaminée quand le projet est « pilote« ? s’est interrogée madame Dupuis. La roche fracturée va-t-elle se resceller parce c’est un projet pilote? Une compagnie lance-t-elle des projets pilotes sans avoir l’intention de passer à la production à grande échelle? Ce gouvernement semble vraiment sous-estimer l’intelligence des Québécoises et des Québécois. »
Rappelons qu’un sondage SOM révélait en octobre dernier que 7 Québécois sur 10 étaient opposés à l’adoption d’une loi permettant l’utilisation de procédés comme la fracturation hydraulique, la fracturation à l’acide ou la stimulation des puits à l’acide. « La Loi sur les hydrocarbures a été adoptée en décembre mais ses règlements ne sont pas en vigueur, a conclu Jacques Tétreault. Il est encore temps pour Philippe Couillard d’envoyer le bon signal à l’industrie. Nous n’en attendons pas moins de lui. »
Source : RVHQ