Nouveaux règlements sur les hydrocarbures au Québec: l’avis des organisations environnementales

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La rédaction de GaïaPresse

Québec tourne définitivement la page sur la fracturation dans le schiste. Cette nouvelle interdiction, annoncée hier par le gouvernement, intègre de nouveaux règlements visant à encadrer la loi sur les hydrocarbures. Sont également interdits les forages dans les zones navigables, ainsi que la fracturation au-dessus de 1000 mètres de la surface ou dans les zones hydriques. Enfin, l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures sont, elles aussi, désormais interdites, « à moins de satisfaire aux règles les plus rigoureuses afin d’assurer la protection de notre environnement » précise Pierre Moreau, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles.  En ce sens, l’objectif du gouvernement n’est pas d’interdire la fracturation et les exploitations pétrolières et gazières au Québec, mais plutôt de mieux les encadrer, en imposant par exemple un « périmètre d’urbanisme » autour duquel ces exploitations sont interdites.

Un grave recul

Malgré l’interdiction de la fracturation dans le schiste et certains ajustements, ces règlements marquent, selon les organisations environnementales, un « grave recul » en matière de changements climatiques.  Ils « pavent la voie à l’exploitation pétrolière et gazière, et vont totalement à l’encontre de l’Accord de Paris et des engagements climatiques du gouvernement », souligne Patrick Bonin de Greenpeace Canada.

Ces règlements « mettent toujours à risque l’eau et les milieux naturels à proximité des prochains sites de forages qui seront autorisés » relève Christian Simard de Nature Québec. L’absence d’interdiction de tous types de fracturation inquiète particulièrement.  Marc Brullemans du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) affirme en effet qu’il « existe différents types de fracturation et il existe bien d’autres roches que le schiste que l’on peut fracturer ». Dans l’immédiat, ces règlements continuent à autoriser la fracturation hydraulique et « la stimulation à l’acide des puits de forage en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. [Or], le sous-sol de la Gaspésie est formé de roches qui ne se prêtent pas aux procédés conventionnels d’extraction.  (…) La fracturation et la stimulation à l’acide sont des procédés très risqués et la situation des projets Galt et Bourque à la tête des bassins versants des rivières à saumons York et Dartmouth préoccupe de nombreux Gaspésiens. [En outre], certaines portions des basses-terres du Saint-Laurent où le sous-sol est composé de calcaires et de grès, pourraient également demeurer ouvertes aux forages ».

Deux poids deux mesures ?

« Selon quelle logique le gouvernement considère-t-il moins risqué et plus acceptable de permettre cette exploration dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie? L’environnement et les populations de ces régions ont-ils une valeur moindre aux yeux du gouvernement? s’indigne Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. Le gouvernement a raté une occasion en or de mettre définitivement un terme à l’exploration d’hydrocarbures avant que la multiplication des puits ne cause des problématiques environnementales et ne divise encore plus les collectivités. »

Crédit Photo: RVHQ

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