Drummondville, le 8 septembre 2008 – En réaction à la décision d’Hydro-Québec d’aller d’avant avec la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2 de Bécancour, le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) tient à partager sa grande déception face au non-respect des recommandations du BAPE dans ce dossier. La centrale nucléaire Gentilly-2, rappelons-le, devrait être rénovée au coût de 1,9 milliard $, ce qui permettrait d’en prolonger la vie utile pour les 30 prochaines années.
Le Québec s’est doté d’un organisme indépendant et impartial, leBureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui a pour mission d’informer et de consulter la population sur des questions relatives à la qualité de l’environnement que lui soumet le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs afin d’éclairer la prise de décision gouvernementale dans une perspective de développement durable, lequel englobe les aspects biophysique, social et économique.
Dans son rapportd’enquête et d’audience publique sur le projet de modification des installations de stockage des déchets radioactifs et réfection de Gentilly-2 en 2005, le BAPE recommandait à Hydro-Québec de proposer une solution réaliste et acceptable socialement pour gérer à long terme les déchets radioactifs de Gentilly-2 avant de prendre une décision concernant sa réfection.
Il est fort décevant de constater que le projet de réfection de la centrale Gentilly-2 échappera à toute évaluation et à tout débat public quant à ses impacts écologiques et sociaux, autant au niveau provincial qu’au niveau fédéral.
Le CRECQ souhaiterait que la justification d’un tel projet soit soumise à une analyse comparative des différentes options de production d’énergie, de façon à choisir celles qui, à bénéfices économiques et sociaux égaux, auraient le moins d’impacts sur l’environnement.
« L’investissement d’au moins 1,9 milliards$ nécessaire pour la remise à neuf du réacteur nucléaire amènerait, selon nous, beaucoup plus de retombées positives sur les plans environnemental, social et économique à long terme s’il était orienté vers des options plus durables comme, par exemple, l’efficacité énergétique, la géothermie, l’éolien ou le solaire », d’ajouter M. Paul-Yvon Julien, président du CRECQ.
Il est vrai que l’énergie nucléaire ne produit pas de gaz carbonique, argument qui ne peut passer inaperçu dans le contexte actuel du réchauffement climatique. Or, cet attribut est loin de faire d’elle une énergie propre pour autant. Quand on regarde de façon globale la filière du nucléaire, il faut considérer également l’extraction, le traitement et la disposition des déchets radioactifs pour lesquels aucune solution définitive et durable de gestion à long terme n’a encore été déterminée.
Dans le contexte où, depuis janvier 2008, Hydro-Québec a suspendu la production d’électricité à la centrale thermique de Bécancour dans le but de réduire ses surplus d’électricité, initiative qui nous coûtera près de 200 millions $ par année en compensation, il est tout à fait justifié de se questionner sur la nécessité de rénover la seule centrale nucléaire du Québec.
Enfin, rappelons que le CRECQ est un organisme de concertation regroupant des intervenants en environnement de la région Centre-du-Québec dans le but de promouvoir la protection et l’amélioration de l’environnement dans une optique de développement durable.
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Isabelle Bonsant, directrice générale
(819) 475-1048