Par Chantal Gailloux et Edouard Sigward À lire également : Reconstruire le mythe du solaire
Mots clés : énergie solaire, photovoltaïque, Canada.
Selon le Réseau de recherche sur les bâtiments solaires, un consortium canadien de scientifiques universitaires, les bâtiments consomment 53 % de l’électricité produite au Canada et sont responsables de près du tiers des émissions de gaz à effet de serre. « Les disciplines de l’ingénierie et de l’architecture doivent se transformer rapidement et s’adapter aux défis de l’énergie », rapporte Andrea Athienitis, directeur du Réseau. Au Québec, les résidences ne sont pas efficacement isolées et les nouvelles constructions ne consacrent pas assez d’importance aux surfaces vitrées ou à leur orientation en fonction du soleil.
« Il y a quelques années, on croyait que le solaire allait rapidement arriver dans nos maisons, ajoute Luce Asselin, directrice de l’Agence de l’efficacité énergétique (AEÉ). Force est de constater que nous avons pris un peu de retard. Comparativement à la Californie, la France ou d’autres pays qui fonctionnaient aussi au charbon ou au nucléaire, le Québec n’a pas été obligé de se tourner vers une source d’énergie plus propre. »
Ceci n’explique qu’en partie la faible utilisation de l’énergie solaire dans les développements résidentiels massifs. Selon la directrice de l’AEÉ, la technologie solaire a longtemps fait l’objet d’une légende urbaine selon laquelle son rendement serait trop faible et inadapté aux hivers canadiens particulièrement longs et rigoureux. Pourtant, Luce Asselin remarque que « notre hiver n’a aucune incidence sur l’efficacité du solaire. Nous sommes dans les villes où la luminosité est la plus intéressante. Elle l’est même plus qu’en Allemagne ».
En effet, recevant 1 185 kilowattheures (kWh) en moyenne par année, Montréal arrive en 11e position, à quasi-égalité avec Ottawa, des grandes villes du monde où le potentiel photovoltaïque est le plus intéressant. Sans rivaliser avec Le Caire, Delhi ou Los Angeles, les villes canadiennes disposent d’un potentiel solaire incontestable.
Programmes d’incitatifs québécois
Les panneaux solaires font donc tranquillement leur place dans les bâtiments canadiens, notamment grâce au projet-pilote de l’Agence de l’efficacité énergétique, quioffre des subventions pour les capteurs thermiques et les chauffe-eau solaires depuis le 22 juin dernier. « 200 installations de la sorte ont déjà été aménagées au Canada. Notre objectif est d’en installer 600 autres seulement au Québec d’ici le 31 octobre 2010 », précise Luce Asselin. En quatre mois d’opération, seulement une trentaine de familles ont souscrit au programme de subventions.
« Le gouvernement commence à mettre en place des incitatifs pour que le consommateur agisse, mais encore faut-il que celui-ci en ait connaissance, estime la directrice de l’AEÉ. Il faut lui expliquer la technologie pour qu’il sache qu’elle est propre, efficace et financièrement avantageuse. C’est une étape essentielle pour le développement du solaire au Québec. »
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