Par Simon Laquerre,
Directeur général du Conseil régional de l’Abitibi-Témiscamingue
La phase d’instabilité que traverse l’agriculture régionale est hautement préoccupante. Dans un contexte où le modèle agricole actuel semble avoir atteint ses limites, il faut
redéfinir la place de l’agriculture dans la société.
Parmi les pistes de solutions, il y a la multifonctionnalité. Cette approche consiste à reconnaître l’agriculture au-delà de la simple fonction de production alimentaire. L’agriculture peut fournir plusieurs autres services comme la protection de la faune sauvage, les mécanismes de fixation du carbone qui réduisent la quantité de gaz à effet
de serre dans l’atmosphère, la gestion de la biodiversité et, en particulier, les pollinisateurs, le maintien de paysages à vocation touristique et patrimoniale, etc. Jusqu’à maintenant, la société n’a pas eu à payer pour bénéficier de ces biens et services qui contribuent à son bien-être. Serait-il envisageable de redistribuer des aides à l’agriculture, à partir de celles déjà existantes, en prenant en considération ces biens et services sociaux et environnementaux?
Dans son rapport paru en 2008, la Commission Pronovost sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois reconnaissait qu’une vision multifonctionnelle de
l’agriculture commande des politiques et des mesures de soutien. En Europe, où la multifonctionnalité prend une place de plus en plus importante, les agriculteurs ont la
possibilité de générer de nouvelles activités économiques et des revenus alternatifs grâce à ces autres fonctions.
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