Un vaste sondage pancanadien réalisé par Léger Marketing pour le compte d’Équiterre indique que plus de trois Canadiens sur quatre (78 %) disent prioriser l’achat local. Le sondage « Manger chez soi, pourquoi? » visait à identifier les motivations et obstacles à l’achat d’aliments locaux des ménages canadiens.
« Ce sondage nous permet de constater l’intérêt constant des Canadiens pour l’achat local, mais aussi de voir que leur motivation face à l’achat local est beaucoup plus d’ordre politique qu’environnemental », explique Geneviève Puskas, agente de recherche chez Équiterre. Des Canadiens qui privilégient l’achat local, 94 % d’entre eux le font pour encourager l’économie locale. Le sondage révèle que les consommateurs canadiens préfèrent acheter un produit du pays, même d’une province éloignée, plutôt qu’un produit des États-Unis et ce, même si l’acheteur se trouve plus près de la frontière américaine que de l’origine du produit canadien.
La provenance des aliments est d’ailleurs plus importante que l’aspect biologique puisque la majorité des répondants (70 %) préfèrent acheter une tomate non biologique produite localement, qu’une tomate biologique de la Californie ou de la Floride.
De la parole aux gestes?
Afin d’évaluer le comportement réel des consommateurs et la force de leurs convictions, ceux-ci ont été questionnés à savoir s’ils faisaient l’achat de fraises en hiver. Près de 42 % de ceux qui priorisent l’achat local ont avoué le faire. « Ce sondage nous démontre qu’une portion importante des consommateurs optent souvent pour la diversité plutôt que pour l’origine ou la saisonnalité », ajoute Geneviève Puskas.
Des solutions pour favoriser l’achat local
« Selon ce que nous révèle ce sondage, les Canadiens sont prêts à consommer davantage de fruits et légumes produits localement, mais les conditions nécessaires pour ce faire ne semblent pas encore pleinement réunies », déplore Nadine Bachand, chargée de projet en agriculture et pesticides chez Équiterre. Les résultats du sondage montrent par ailleurs qu’une meilleure identification, une plus grande disponibilité et une variété intéressante encourageraient les consommateurs à acheter plus de fruits et légumes locaux. « La politique bioalimentaire devant être adoptée par le gouvernement du Québec dans la prochaine année doit amener des solutions concrètes pour augmenter la disponibilité des produits locaux dans nos supermarchés. Québec devrait fixer une obligation d’achat de produits locaux aux détaillants alimentaires », fait valoir Nadine Bachand.
« Pour l’identification des aliments locaux, une stratégie qui s’adapte au consommateur, selon son milieu et selon le lieu d’achat serait une avenue intéressante. Par exemple, une fruiterie de quartier qui bénéficie d’une forte confiance de sa clientèle pourrait ne s’en tenir qu’à une identification en étalage ou à une politique d’achat, tandis que les grandes chaines devront peut-être tabler sur un label », conclut Madame Puskas.
Le sondage révèle qu'il n'existe pas un profil type de citoyens qui privilégient l'achat local. Le revenu ou le statut socio-économique n'aurait donc pas une influence significative sur ce comportement.
Pour consulter les résultats complets du sondage « Manger chez soi, pourquoi? Motivations et obstacles à l’achat de fruits et légumes locaux» et les recommandations d’Équiterre, consultez le www.equiterre.org/publications
Le sondage pancanadien « Manger chez soi, pourquoi? » a été mené par Léger Marketing du 5 au 14 août 2010 auprès d'un échantillon de 1121 Canadiens et Canadiennes, âgé(e)s de 18 ans ou plus et pouvant s'exprimer en français ou en anglais.
Équiterre a reçu du financement en vertu du Programme de contributions pour les organisations sans but lucratif de consommateurs et de bénévoles d’Industrie Canada. Les opinions exprimées dans ce rapport ne sont pas nécessairement celles d’Industrie Canada ou du gouvernement du Canada.