La dernière semaine a été le théâtre d’événements qui ont démontré de manière éclatante qu’il n’existe pas de réelle liberté d’association en agriculture au Québec. Lorsqu’un gouvernement prive les agriculteurs du soutien de l’état parce que ces derniers refusent de payer une cotisation à un monopole syndical, force est de constater que la liberté d’association n’est qu’une vue de l’esprit. Dans la pratique, les agriculteurs sont contraints de payer leur cotisation à l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour avoir droit à leur remboursement de taxes foncières. Cette situation contraire à la démocratie a assez duré. Le Ministre Corbeil doit agir.
Depuis 1972, des milliers de chefs d’entreprises agricoles ont été poursuivis pour ne pas avoir payé leur cotisation à l’UPA. Des milliers de situations regrettables, aux conséquences parfois tragiques, qui se sont déroulées sous l’œil complice du gouvernement. Aujourd’hui, cette complicité est encore plus manifeste considérant que trois partis politiques ont inclus dans leur plateforme la fin du monopole de l’UPA… y compris le parti Libéral. Le Rapport Pronovost recommande « que la Loi sur les producteurs agricoles soit amendée afin de pouvoir reconnaître, sur la base de critères objectifs, une ou des associations professionnelles représentatives des producteurs agricoles ». Pendant combien de temps encore ignorera-t-on le Rapport Pronovost?
Voilà maintenant 10 ans que l’Union paysanne milite activement pour rétablir la démocratie en agriculture. Aujourd’hui, l’Union paysanne dit : c’est assez. Il est plus que temps de remettre l’agriculture québécoise entre les mains des agriculteurs et de redonner aux agriculteurs l’autonomie et la possibilité de s’autogouverner qui leur reviennent de droit à titre de chefs d’entreprise.
Monsieur Corbeil, vous aurez un choix à faire en 2012. Allez-vous, oui ou non, briser le monopole qui brime les droits des agriculteurs depuis près de 40 ans et condamne l’agriculture québécoise à stagner dans un modèle issu des années 1970? L’Union paysanne n’attendra pas votre réponse et invite, dès maintenant, les agriculteurs à faire acte de désobéissance civile pour dénoncer cette situation intenable.
Nous invitons les personnes suivantes à communiquer instamment avec l’Union paysanne :
- Tous les agriculteurs intéressés à boycotter leur cotisation à l’UPA;
- Tous les agriculteurs qui souhaitent le faire, mais qui ne le peuvent pas en raison des pressions économiques qu’ils subissent.
- Toute personne qui envisage de pratiquer l’agriculture au cours des 5 prochaines années et qui souhaite être libre de s’associer au syndicat de son choix.
En 2012, l’Union paysanne entend prendre toutes les mesures nécessaires pour redonner aux agriculteurs québécois une réelle liberté d’association, comme c’est le cas partout ailleurs sur la planète. Plus que jamais, en 2012, l’Union paysanne aura besoin de vous, car ce n’est qu’en unissant nos efforts que nous pourrons redonner à l’agriculture québécoise sa liberté et son autonomie.