Bénéfices tirés des ressources naturelles: tournant timide et insuffisant

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Le budget 2012 amorce un virage timide et insuffisant pour tirer un peu plus de bénéfices de l'exploitation des ressources estime Nature Québec. « Le ministre Bachand colmate les brèches les plus évidentes et les plus gênantes dans le démarrage du Plan Nord et dans l'exploitation des ressources naturelles non renouvelables, mais ne démontre pas que les bénéfices du Plan Nord seront plus importants que le coût des investissements publics et les coûts environnementaux et sociaux » a déclaré Christian Simard, directeur général de Nature Québec. Même s'il entend doubler l'achat d'actions dans les compagnies minières et pétrolières, le Budget Bachand n'augmente pas les redevances minières et ne crée pas de fonds souverain digne de ce nom, contrairement à des pays comme l'Australie et la Norvège. Il n'entend pas exiger de participation dans les entreprises en échange des tarifs d'électricité ultra avantageux et de la construction de routes et autres infrastructures.

La mise aux enchères des ressources gazières ne touchera que les nouveaux permis et on ne corrigera que progressivement le coût des permis actuels qui sont au tarif tristement célèbre de 10 sous l'hectare.

 

Plan Nord: le gouvernement sent le besoin de planifier…après coup

Reconnaissant implicitement le manque de planification à la base du « Plan Nord », le gouvernement semble vouloir se rattraper timidement en commandant des études de faisabilité pour les principaux éléments de sa première phase de réalisation: gazoduc, ligne de transmission voire les voies ferrées. Mais on est encore loin des investissements en planification écologique ou en évaluation stratégique globale.

Réagissant aux critiques répétés quant l'absence de bénéfices à long terme, le gouvernement crée deux nouvelles structures: Ressources Québec et Capital mines hydrocarbures. Mais ces sociétés démarrent avec de faibles ressources pour être vraiment significatif en termes de participation de l'État dans les entreprises. Le versement de 25 % des redevances excédant 200 millions $ dans le Fonds des générations ne compense pas du tout les pertes importantes du capital nature liées à l'exploitation des ressources non renouvelables. Un fonds souverain corrigerait cette lacune

Pour Nature Québec, pour rendre le Plan Nord et l'exploitation des ressources naturelles non renouvelables acceptables, le gouvernement devrait aller au bout de sa nouvelle logique et se mettre au niveau des leaders mondiaux.

 

La forêt toujours fortement déficitaire

Le budget 2012 ne corrige pas l'aberration que constitue l'exploitation à forte perte des forêts québécoises. Le budget annonce un nouveau débours par l'État de 200 millions $ en travaux sylvicoles, alors que la couverture du coût de ce programme représentait jusqu'ici le seul bénéfice retiré par l'État de l'exploitation des forêts. L’augmentation prévue des redevances ne suffira pas pour retrouver la rentabilité des opérations forestières.

 

Où est le développement durable?

La seule véritable référence au développement durable est relative au plan de lutte au changement climatique. À cet égard, il n'y a aucune référence à l'impact du Plan nord sur le bilan des émissions de gaz à effet de serre du Québec. L'absence de toute référence dans ce budget à la Loi sur le développement durable et à sa stratégie, censée encadrer l'ensemble de l'activité gouvernementale, reste un mystère.

 

Source: Nature Québec

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