GRAIN propose aujourd'hui un nouvel ensemble de données concernant 416 exemples récents d'accaparement à grande échelle, qui sont le fait d'investisseurs étrangers. Les terres dont s'emparent les investisseurs sont destinées à la production de cultures alimentaires et couvrent une superficie de près de 35 millions d'hectares dans 66 pays.
Nous n'avons pas la prétention d'avoir établi la liste complète de tous les accords fonciers existants. Nous nous sommes limités aux accords qui:
- ont été lancés après 2006
- n'ont pas été annulés
- impliquent de vastes superficies
- sont le fait d'investisseurs étrangers et
- sont destinés à la production de cultures alimentaires
Les accords ayant trait à la production de canne à sucre ou d'huile de palme ont été inclus, mais pas ceux qui ne concernent que la culture du jatropha ou du coton.
Cet ensemble d'accords fournit une illustration saisissante de la rapidité avec laquelle l'agrobusiness s'est installée dans le monde entier depuis les crises financière et alimentaire de 2008, arrachant la production alimentaire des mains des paysans et des communautés locales.
Ce tableau confirme que l'Afrique est bien la cible première de l'accaparement des terres, mais souligne également la place occupée dans ce drame par l'Amérique latine, l'Asie et l'Europe de l'Est. L'accaparement des terres agricoles est indéniablement un phénomène mondial.
Toutes ces données brossent un portrait très clair de l'identité des accapareurs. Si la majorité des 298 accapareurs dont nous parlons ici appartiennent au secteur agroalimentaire, les sociétés financières et les fonds souverains sont responsables de près d'un tiers des accords. Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent. Nous voyons ainsi que Cargill, l'une des plus grandes entreprises mondiales d'agrobusiness, a acquis des centaines de milliers d'hectares de terres agricoles par le biais de son fonds de couverture, Black River Asset Management.
Les investisseurs basés en Europe et en Asie sont responsables d'environ les deux tiers des cas d'accaparement des terres inclus dans le tableau. C'est de la Chine et de l'Inde que viennent la plupart des accapareurs, ainsi que du Royaume-Uni et de l'Allemagne. Mais le Royaume-Uni, comme Singapour et Maurice, sert de paradis fiscal aux accapareurs et souvent, la véritable base active des sociétés est installée dans un autre pays. Dans le palmarès des accapareurs, il faut évidemment signaler les États-Unis, tout en haut de la liste avec 41 cas d'accaparement, et les Émirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite qui représentent, à eux deux, 39 cas.
GRAIN tient à souligner que ce tableau a été compilé à partir de données dont nous avons connaissance, et que nous avons principalement recueillies sur le site Internet farmlandgrab.org. Les informations n'ont pas été vérifiées sur le terrain. De plus, il ne s'agit que d'un résumé qui ne peut, par définition, tenir compte de toutes les nuances et tous les détails de la réalité. Toutes les sources sont disponibles sur demande.
Les données sont disponibles en format XLS et en PDF sous ce lien : http://www.grain.org/e/4482
D'autres jeux de données sur l'accaparement des terres ont été récemment mis en ligne par GRAIN :http://www.grain.org/e/4431
Source: GRAIN