La FAO a annoncé aujourd'hui que la production mondiale de blé de 2012, avec 690 millions de tonnes, sera proche du record de 2011. Elle a également annoncé que les prix des aliments à l'échelle internationale ont augmenté d'un pour cent en février, la deuxième hausse en deux mois.
Selon le rapport trimestriel Perspectives de récoltes et situation alimentaire paru aujourd'hui, la production de blé sera inférieure de 1,4 pour cent (10 millions de tonnes) au record de l'an dernier, tout en restant nettement supérieure à la moyenne des cinq dernières années.
Si, compte tenu de la fermeté des prix, les semis ont augmenté ou sont appelés à augmenter dans de nombreux pays cette année, un retour à des rendements normaux est prévu dans les zones qui ont enregistré des niveaux record l'an dernier, affirme le rapport. Il est cependant trop tôt pour estimer la production céréalière totale de 2012, ajoute-t-il.
Impact du froid
Le rapport a également constaté un raffermissement des cours mondiaux des céréales ces dernières semaines, qui s'explique par un resserrement en cours de l'offre de blé et par les inquiétudes pesant sur les impacts de la vague de froid qui a envahi l'Europe et la Communauté des états indépendants.
A l'échelle régionale, les mauvaises conditions météorologiques en Afrique de l'Ouest ont entraîné une forte chute de la production céréalière et fourragère dans de vastes zones du Sahel. Cette situation est venue s'ajouter aux prix élevés des aliments et aux conflits civils, et s'est traduite par une forte insécurité alimentaire et une malnutrition accrue dans divers pays, notamment au Niger, au Tchad, en Mauritanie, au Mali et au Burkina Faso.
Au Proche-Orient, la sécurité alimentaire s'est détériorée en République arabe syrienne et au Yémen, suite aux troubles civils régnant dans les deux pays. En Syrie, environ 1,4 million de personnes sont victimes d'insécurité alimentaire, tandis que des milliers de familles ont été contraintes d'abandonner leurs habitations au Yémen.
En Afrique de l'Est, malgré une certaine amélioration, la situation alimentaire des groupes vulnérables demeure précaire, en particulier dans les zones pastorales qui ont souffert de la sécheresse. Compte tenu des mauvaises récoltes, la situation de la sécurité alimentaire au Soudan et au Sud-Soudan suscite également des préoccupations.
En Afrique australe, les perspectives globales des récoltes restent satisfaisantes en dépit d'épisodes de sécheresse et de cyclones qui ont frappé certaines zones.
Bons résultats en Inde
En Extrême-Orient, les perspectives du blé de 2012 sont généralement favorables. La production devrait atteindre le niveau record de l'an dernier, notamment grâce aux gains obtenus en Inde.
En Amérique centrale, le temps sec a réduit les semis de maïs de la campagne secondaire de 2012 au Mexique. Ailleurs, de bonnes récoltes de maïs sont attendues en dépit des récentes pertes dues aux pluies torrentielles tombées durant les deuxièmes campagnes achevées récemment.
En Amérique du Sud, la récolte de maïs de 2012 en Argentine et au Brésil a souffert d'un épisode de sécheresse prolongée; néanmoins, des résultats supérieurs à la moyenne sont attendus du fait de l'accroissement des semis.
La facture d'importations céréalières des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) devrait atteindre un niveau record de 33,35 milliards de dollars en 2012, soit 4 pour cent de plus que l'estimation de 2010/11, compte tenu essentiellement d'une baisse de la production et de besoins d'importation accrus dans les principaux pays importateurs.
Indice des prix alimentaires
L'Indice FAO des prix des produits alimentaires, également publié aujourd'hui, a progressé de 1 pour cent (soit 2,4 points) de janvier à février; il avait gagné près de 2 pour cent en janvier, sa première augmentation en six mois.
Ce relèvement de l'Indice en février s'explique essentiellement par la hausse des prix du sucre, des huiles et des céréales, alors que les prix des produits laitiers ont légèrement reculé après une augmentation marquée en janvier. A son niveau actuel, l'Indice est inférieur de 10 pour cent au pic atteint en février 2011.
Depuis le début de l'année 2012, les marchés mondiaux ont été caractérisés par une hausse des importations due à l'affaiblissement du dollar EU et à la chute des taux de fret, ce qui, ajouté aux conditions météorologiques défavorables qui ont régné dans les principaux pays exportateurs, a soutenu les cours internationaux ces dernières semaines, a expliqué la FAO dans une note d'accompagnement à l'Indice des prix alimentaires.
Prix des céréales
L'Indice FAO des prix des céréales avoisinait les 227 points en février, en hausse de 2 pour cent (ou 4,4 points) par rapport à janvier. Les cours mondiaux du blé ont affiché la hausse la plus marquée, suivis de ceux du maïs, tandis que les prix du riz étaient généralement plus bas.
L'Indice FAO des prix des huiles/matières grasses a affiché une nouvelle hausse en février avec 239 points, soit 2 pour cent (ou 5 points) de plus qu'en janvier, sous l'effet notamment du faible accroissement de la production d'huile de palme et de l'équilibre précaire attendu de l'offre et de la demande des huiles végétales totales.
L'Indice FAO des prix de la viande se situait autour de 175 points en février, quasiment au même niveau qu'en janvier. Les prix de la viande de porc ont gagné 3,4 pour cent, soutenus par les achats asiatiques et les récents foyers de maladies animales en Fédération de Russie. En revanche, les prix de la viande de volaille et de la viande bovine et ovine ont régressé.
L'Indice FAO des prix des produits laitiers s'établissait aux alentours de 205 points en février. Ce très léger recul par rapport à janvier s'explique essentiellement par la chute des cours du lait écrémé en poudre et de la caséine. Quant aux prix du beurre, du fromage et du lait entier en poudre, ils sont restés relativement stables.
L'Indice FAO des prix du sucre a augmenté de 2,4 pour cent (ou 8 points) par rapport à janvier, avec 342 points. Il est toutefois encore inférieur de 18 pour cent (76 points) à celui de février 2011. L'essentiel de la hausse du mois dernier s'explique par les conditions météorologiques défavorables au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de sucre.
Source: FAO