Le Comité de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste (ÉES) a dévoilé hier la version finale de son plan de réalisation. Le comité déclare que cette version tient compte des commentaires colligés lors de consultations publiques. Selon l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), le plan de réalisation oriente les travaux dans une voie clairement pro-développement de la filière du gaz de schiste en se préoccupant davantage des moyens de régler les conflits d’usage que sur la pertinence de développer une telle industrie au Québec.
L’AQLPA constate bien quelques changements positifs, notamment la non-recommandation des projets de fracturation aux fins d’acquisition de connaissance et la plus grande attention prévue pour l’analyse des impacts des activités sur l’industrie agricole, le tourisme et le patrimoine. Par contre, la majorité des modifications apportées au plan de réalisation de l’ÉES demeurent mineurs, et ce, malgré l’absence d’un seul commentaire en faveur du gaz de schiste lors des consultations. L’AQLPA se désole aussi de constater que la liste des personnes et organismes n’est pas incluse, ni l’accès à leurs mémoires, ce qui est la pratique habituelle du BAPE.
De plus, aucune mention des 16 principes de développement durable n’apparaît dans le plan de réalisation. La Loi sur le développement durable stipule clairement que les 16 principes doivent être considérés par l’ensemble des ministères et des organismes publics dans leurs interventions. L’AQLPA est d’avis que le respect des principes de développement durable est une condition préalable à l’élaboration d’une évaluation environnementale stratégique et que le respect de ces principes n’a pas été démontré par le comité.
De surcroît, de façon générale, les études traiteront d’un puits-type et non de l’effet cumulatif de plusieurs puits et de multipuits dans une dizaine de municipalités, sauf pour ce qui est de l’impact visuel et du bruit, ce qui est nettement insuffisant…
André Bélisle, président de l’AQLPA, est catégorique : « À la lumière de tout ce qu’on sait déjà et avec les nombreux témoignages de la Pennsylvannie et du Québec comme on peut le voir dans le film 20 000 puits sous les terres, il est clair que le gaz de schiste est un non-sens total. Il est grand temps de donner congé au comité de l’ÉES et d’abandonner la filière du gaz de schiste, qui ne rencontre aucune acceptabilité sociale au Québec. » Kim Cornelissen, vice-présidente, rajoute : « Quand on voit que l’alternative énergétique n’est pas traitée dans les études et que le scénario aucun développement sera analysé uniquement sous l’angle du coût d’opportunité, on comprend qu’on essaie de trouver les arguments en faveur du gaz de schiste et non d’une analyse scientifique indépendante de la filière. »
Source: AQLPA