La SNAP Québec accueille favorablement l'annonce du ministre du Développement durable, de l'Environnement, et des Parcs, M. Pierre Arcand. L'annonce de ce matin coïncidait avec le dévoilement d'un rapport résumant les consultations publiques menées par le MDDEP cet automne, portant sur la mise à l'abri des activités industrielles de 50 % du territoire du Plan Nord. La SNAP Québec avait participé pleinement à ces consultations, en plus de lancer la campagne « Ne perdons pas le nord », conjointement avec Nature Québec, pour sensibiliser les citoyens sur les enjeux de conservation dans le Nord.
Plus de conservation : les citoyens entendus
Parmi les orientations annoncées ce matin, Québec fait une avancée majeure en matière d'aires protégées, en ciblant désormais 20 % de protection du territoire nordique d'ici 2020. Selon Patrick Nadeau, directeur général de la SNAP Québec, cette annonce est signe que le ministre Arcand était à l'écoute : « Nous constatons que les orientations ont pour la plupart évolué en fonction des commentaires reçus lors des consultations, y compris la nouvelle cible de 20 %. Cette cible figurait d'ailleurs parmi nos propres recommandations, appuyées par des milliers de Québécois dans le cadre de la campagne « Ne perdons pas le nord ». Une cible plus ambitieuse était devenue d'autant plus nécessaire dans un contexte où le Plan Nord promet une vague de développement dans le Nord québécois. Selon Patrick Nadeau : « Il faut s'assurer que les territoires d'importance écologique et culturelle soient mis à l'abri avant de procéder au développement industriel ».
Un virage vers la planification écologique
L'annonce de ce matin confirme l'engagement du gouvernement de mettre à l'abri 50 % du territoire du Plan Nord d'ici 2035, sans toutefois en détailler la mise œuvre au-delà de 2020. Pour la SNAP Québec, l'important est que cette démarche s'appuie sur un processus de planification écologique, que le gouvernement s'engage maintenant à déclencher dès 2013. Par ailleurs, la SNAP Québec se réjouit de constater l'abandon du principe de « réserve de capital nature », qui aurait dénaturé l'engagement du 50 % en permettant certaines activités industrielles là où elles auraient dû être proscrites. De résumer Patrick Nadeau : « L'annonce de ce matin ne règle pas toutes les questions environnementales dans le Nord, mais nous nous permettons d'être optimistes aujourd'hui, car nous repartons sur des bases beaucoup plus solides ».
De bonnes intentions mises à l'épreuve
Pour la SNAP Québec, les actions concrètes du gouvernement dans les prochains mois sauront dire si un nouveau paradigme est réellement à l’œuvre dans le Nord. À commencer par le prochain budget, qui devra forcément accorder des ressources supplémentaires au MDDEP pour atteindre ses objectifs en matière d'aires protégées et de planification écologique dans le Nord, en plus – et non au détriment – du progrès nécessaire ailleurs au Québec. Par ailleurs, le gouvernement devra orienter ses actions de conservation là où l'urgence est la plus criante, c'est-à-dire en forêt boréale commerciale. Plusieurs sites d'importance critique pour le caribou forestier, comme les environs de la rivière Broadback et du lac Evans, dans le Nord-du-Québec, sont menacés par un développement forestier imminent.
Source: SNAP