Collaboration pour l’énergie pour tous : le cas de la Francophonie

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Par Audrey Yank


Mot clefs : Rio+20, Francophonie, énergie, développement durable

 

Les négociations de Rio+20 sont terminées. Le texte se retrouve maintenant entre les mains des chefs d’états et des ministres de l’environnement de la planète. Le coup de maillet pour adopter le tout se fera attendre d’ici les prochaines heures. En parallèle, tout un autre monde existe en marge des allocutions officielles : discussions informelles, actions de la société civile, présentations, etc. Un foisonnement d’idées qui donneront naissances à de nouvelles initiatives et qui marqueront un des résultats les plus concrets de ce Sommet : passer à l’action.

C’est ce que les pays de la francophonie ont voulu entreprendre. Empreints d’une volonté d’agir au-delà des mots écrits sur papier, ils ne s’arrêteront pas au contenu peu ambitieux du texte de Rio. Dans le cadre de l’organisation internationale de la francophonie, les pays membres ont donc profité de ce sommet pour se réunir, échanger, collaborer et débuter de nouveaux partenariats.

Hier soir, plusieurs états membres ont partagé leurs engagements pour permettre l’accès universel à l’énergie. Défi de taille dans les pays en voie de développement, mais également défi de plus en plus préoccupant dans les pays développés aux demandes énergétiques grandissantes. La coopération Sud-sud et triangulaire donne place à des initiatives innovatrices pour atteindre les futures Objectifs du Déveoppement Durable (ODD).

M. Michel Martelly, Président de Haïti, a d’abord souligné l’importance de repenser les stratégies énergétiques : « Il est essentiel de trouver des alternatives au bois de feu et au charbon de bois sans quoi le pays sera bientôt un désert. L’innovation et l’adaptation de l’homme sont illimitées. À chaque fois qu’il fut menacé, il a trouvé un moyen technologique de s’en sortir. »

Haïti subit des pressions énormes, surtout depuis le tremblement de terre pour approvisionner sa population en énergie équitable, propre et durable, mais surtout en énergie point. « Les Haïtiens consomment 84 kWh en moyenne. Moins de 2% du pays présente une couverture forestière. 600 millions de dollars sont nécessaires par année pour l’importation de pétrole. »

Les objectifs du Président Haïtien sont clairs, s’atteler à bâtir une stratégie énergétique durable pour les 15 prochaines années. Il prévoit approvisionner le pays en énergies renouvelables à 20%, favoriser l’accès au propane au lieu du charbon de bois et le gaz naturel au lieu du diesel, promouvoir les voitures à petits cylindres, construire des systèmes routiers pour réduire la consommation d’essence, transformer les centrales thermiques existantes et favoriser les transports collectifs. Un défi de taille pour le pays, mais des politiques ambitieuses qui joueront un rôle critique en tant que catalyseur pour le développement durable même du pays.

Mais comment y arriver? Il ne fut pas le seul à mentionner le transfert de technologies et la formation entre pays francophones, ainsi que l’intégration des partenariats PPP. Le Ghana souhaite s’inspirer d’Haïti et avoir aussi recours à ce type de partenariat pour développer l’hydro-électricité à petite échelle dans les communautés. Ce serait selon eux une façon d’atteindre une indépendance énergétique et de favoriser le développement rural des régions présentement sans électricité. Ils souhaitent attirer des investisseurs étrangers dans le PPP duquel les Ghanéens pourraient être formés et développer une expertise en la matière. D’autres idées de PPP consistent de système de panneaux solaires, de marémotrices et d’industries de production de fertilisants. Le Ghana souhaite diversifier son apport en énergie et l’accès à une source fiable d’énergie verte bénéficierait directement les industries existantes pour une économie plus prospère. Le Ghana s’est également doté d’une Commission de l’énergie qui permet entre autre de se pencher sur la question de l’efficacité énergétique, la forme d’énergie souvent « la moins dispendieuse ».

Finalement, la France a démontré la pertinence des mécanismes de transfert de connaissances dans son désir d’apporter un soutien au pays du Sud. Des politiques axées sur les résultats et soutenues par un bon leadership permettent d’observer de réels progrès sur le terrain. Le Prince Laurent affirmait que les pays du Nord doivent également devenir proactifs puisque les défis d’apport en énergie concernent maintenant tout le monde. « Si Haïti peut se doter de nouvelles politiques énergétiques innovatrices dans un contexte post-tremblement, pourquoi la France ne pourrait pas non plus? » affirme-t-il.

M. Duhaime, Administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a donc conclu l’événement en soulignant la valeur de l’expertise francophone et le rôle de l’OIF dans la recherche, la formation, l’éducation et le transfert des technologies. « Le besoin d’innover est essentiel dans le cas de la reconstruction d’Haïti par exemple. » Elle l’est autan dans les pays du Nord comme M. Duhaime le mentionnait d’ailleurs avec le réseau de 50 maires de grandes villes métropoles. Un exemple de coopération parmi tant d’autre qui permettra de mieux faire face aux défis énergétiques à venir et de faire preuve d’un réel leadership pour assurer un approvisionnement durable en énergie.

 

Source: GaïaPresse

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