La Plateforme européenne contre l’éolien industriel (EPAW), et le Conseil mondial pour la nature (WCFN), avertissent les pouvoirs publics des graves conséquences de l’éolien industriel. Les pays de l’Union européenne, qui ont été pris comme modèles énergétiques par d’autres pays dans le monde, n’ont pas étudié en profondeur les conséquences de leur politique. C’est ce qui ressort d’un rapport des Nations unies publié le mois dernier. Par exemple, aucun des 27 pays de l’UE n’a calculé les économies réelles de combustible et de gaz à effet de serre réalisées par les éoliennes. Ceci est d’autant plus grave que des ingénieurs indépendants, aux États-Unis, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Australie, ont calculé qu’au lieu des 100% d’économies annoncées, la réalité se trouvait entre 4% et moins de zéro (valeurs négatives). C’est la conséquence des variations incontrôlées de la production des éoliennes, qui obligent à compenser avec des centrales à gaz ou à charbon marchant à bas régime et variant leur production en sens contraire, consommant ainsi deux fois plus de combustible. L’Allemagne construit pour cela, en ce moment, 23 centrales à charbon, et la France des centrales à gaz.
Si donc les éoliennes ne servent qu'à tranquilliser nos consciences sans apporter de solution même partielle, continuent ces ONG, leurs impacts négatifs sur les riverains ne peuvent plus être ignorés – en fait ils n’auraient jamais dû l’être. Il y a en effet, en France et dans le monde, des milliers de familles dont la santé se détériore lentement du fait de la présence d’éoliennes près de chez elles. C’est dû aux sons à basse fréquence et aux infrasons qu’elles émettent. De nombreuses études le prouvent, et les gouvernements se doivent de se pencher sur le problème, de façon objective et transparente.
Un autre aspect négatif des éoliennes, souligne leur porte-parole Mark Duchamp, est l’impact sur le tourisme, l’emploi, et l’économie en général. « Des études ont montré que les touristes ne prisent guère la vue des éoliennes », nous dit-il, « et préfèrent les vue sur des paysages naturels. » D'autre part, des économistes ont calculé les effets des subventions et de l’augmentation du prix de l’électricité sur les autres secteurs de l’économie: selon leurs recherches, il y aurait entre 2,2 et 4,8 pertes d’emplois pour chaque emploi « vert » créé. « Quant aux finances publiques, l’exemple de l’Espagne parle de lui-même: ce pays doit payer chaque année 7 milliards d’euros de subventions aux énergies renouvelables, et ceci pendant vingt ans, alors qu’il se trouve déjà en faillite technique. »
Il faut aussi prendre en compte la baisse de valeur du patrimoine immobilier de la France, fait remarquer l’EPAW, car la valeur des maisons, bâtiments et terrains affectés par les infrasons (jusqu’à 10 km), et par la vue des éoliennes, accuse une chute importante, ce qui réduit l’assiette de l’impôt et nécessite une plus grande pression fiscale ailleurs. Ceci s’ajoute aux subventions à l’éolien qui, financées par une hausse du prix de l’électricité, rendent nos industries moins compétitives sur le marché international, réduisant leurs bénéfices et donc les impôts qu’elles paient à l’État. « C’est la France en général qui s’appauvrit », avertit Duchamp.
Enfin, WCFN insiste sur l’effet désastreux des éoliennes sur l’environnement. Une étude récente de la Société Espagnole d’Ornithologie (SEO/Birdlife), révèle que les éoliennes tuent en Espagne, en moyenne, de 6 à 18 millions d’oiseaux et de chauves-souris. Ces chiffres résultent de l’examen d’une centaine de rapports que le gouvernement n’avait pas rendus publics, et que SEO/Birdlife a obtenus en invoquant la loi sur le droit à l’information en matière environnementale.
« Il y a en Espagne environ 18 000 éoliennes, qui tuent en général le double de chauves-souris que d’oiseaux, » nous dit Mark, « la moyenne se situerait entre 111 et 333 oiseaux, et 222 – 666 chauves-souris par an et par éolienne ». On est loin des chiffres donnés par l’industrie éolienne. « Partout dans le monde règne une omerta à ce sujet, tant les sommes en jeu dans la bulle spéculative de l’éolien sont considérables. Ce code du silence s’articule sur trois volets: d’abord, le ramassage des cadavres d’oiseaux et de chauves-souris par les employés des installations éoliennes. Ensuite, les très substantielles donations faites par l’industrie éolienne aux associations d’écologistes et d’ornithologistes. Enfin, la clause de confidentialité qui se trouve dans les contrats que doivent signer les ornithologues lorsqu’un promoteur éolien les emploie pour compter et identifier les oiseaux et chauve-souris qui ont été, ou seront victimes de leurs machines. »
« Les éoliennes attirent les rapaces et les chauves-souris, » continue-t-il. « Les premiers y voient la possibilité de se percher et de surveiller une zone dégagée. Ils le font quand les éoliennes sont à l’arrêt; puis ils s’enhardissent, se perchent sur la nacelle quand les pales sont en mouvement [voir la vidéo], d’où les nombreux accidents causant leur mort, ou une longue agonie au sol avec une aile cassée. En Californie, près de 3.000 aigles royaux ont été tués par des éoliennes. On calcule que cette espèce magnifique aura bientôt disparu de cet État, puis des 47 autres. Quant aux chauves-souris, elles sont attirées par les vibrations émises par les éoliennes. Cela n’a pas encore été prouvé scientifiquement, mais leurs cadavres sont là pour dire que le problème est grave. »
Le massacre des chauves-souris aura des conséquences funestes pour l’agriculture, s’inquiète WCFN. Cet animal est à reproduction lente, les femelles n’ayant qu’un seul petit par année. D’autre part, la plupart des espèces de chauves-souris sont en déclin rapide, certaines déjà menacées d’extinction. Il est clair que si l’on tue des millions de ces mammifères chaque année, les insectes vont considérablement s'accroître en nombre. Chaque chauve-souris, en été, mange environ 30% de son poids en insectes au cours d’une seule nuit. Les agriculteurs devront donc utiliser davantage d’insecticides, ce qui fera augmenter le prix de la nourriture d’une part, et aura des effets négatifs sur la santé des consommateurs d’autre part – sans parler des effets catastrophiques sur la biodiversité (papillons, abeilles, etc.).
Source: EPAW/WCFN