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Des groupes environnementaux, dont Équiterre, Greenpeace Québec, la Fondation David Suzuki Québec, Nature Québec, l'AQLPA et WWF sont inquiets des propos de la première ministre concernant le projet de transporter des sables bitumineux par le pipeline d’Enbridge qui passe sur le territoire québécois. La récente annonce par madame Marois d’un comité conjoint entre le Québec et l’Alberta ne répond pas du tout à leur demande de tenir une évaluation et une consultation indépendante sur le projet.
« Il est clair que dans ce dossier, le Québec doit défendre les intérêts de ses citoyens et la protection de leur environnement. L’audience prévue devant l’Office national de l’énergie (ONÉ) ne peut en aucun cas remplacer une évaluation environnementale rigoureuse et un examen public en bonne et due forme, a déclaré Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre. Par ailleurs, il est illusoire de penser qu’un comité conjoint entre le Québec et l’Alberta pourrait combler les lacunes de l’ONÉ. Comme l’Alberta veut vendre son pétrole issu des sables bitumineux, le travail des représentants au sein du comité serait tout sauf objectif. »
« Au Québec, a poursuivi Patrick Bonin, responsable campagne climat énergie de Greenpeace Québec, le ministre du Développement durable, de l’Environnement, des Parcs et de la Faune (MDDEPF) peut demander une audience du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) sur toute question qu’il juge pertinente. En campagne électorale, le Parti Québécois s’était d’ailleurs engagé à réaliser une étude complète de la filière pétrole au Québec par le BAPE. Il s’agit du véhicule que le gouvernement doit privilégier pour étudier la question des pipelines des sables bitumineux au Québec. »
Pour Christian Simard, directeur général de Nature Québec, « Le gouvernement pourrait exiger des études et mettre en place d’autres processus en plus de tenir des audiences du BAPE. Il doit exiger d’avoir un siège au panel de l’Office national de l’énergie qui examinera le projet d’Enbridge. Toutefois, seule une audience du BAPE, permettra au gouvernement d’examiner les impacts sur l’environnement, de prendre le pouls de la population ou de se positionner sur le projet. »
« En l’absence d’une politique pancanadienne sur l’énergie qui viserait à réduire notre dépendance aux énergies fossiles, nous demandons au gouvernement du Québec de faire preuve d’une extrême prudence à l’égard des projets d’oléoducs sur son territoire. Ces projets auront pour conséquence de nous enfermer encore davantage dans une économie basée sur le pétrole et vont à l’encontre des objectifs de réduction des gaz à effet de serre du Québec et de la réalité climatique de notre planète. », a ajouté Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec du Fonds mondial pour la nature ( WWF ).
« Le gouvernement du Québec a des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre et de diminution de la dépendance au pétrole, a rappelé André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. Au lieu de se dire déterminé à exploiter le pétrole et vouloir consommer des sables bitumineux, Québec devrait plutôt expliquer par quels moyens il entend atteindre ses objectifs pour se débarrasser de sa dépendance à ce dernier ». Le gouvernement du Québec a l’objectif d’ici 2020 de réduire de 25 % les gaz à effet de serre par rapport à 1990 et de 30% sa consommation de pétrole.
À propos de la ligne 9B d'Enbridge
Enbridge prévoit inverser le flux du pétrole du pipeline Ligne 9, entre le Québec et l’Ontario, pour acheminer jusqu’à Montréal le pétrole issu des sables bitumineux.
Pourquoi devrions-nous être préoccupés de l’arrivée du pétrole issu des sables bitumineux au Québec et de la mise en place du projet d’Enbridge ?
Le pipeline qu’Enbridge veut utiliser est vieux et usé, il a été construit dans les années 70, il y a près de 40 ans; Ce pipeline a été construit pour transporter du pétrole léger et non du pétrole lourd comme celui des sables bitumineux ; Enbridge est responsable du plus important déversement pétrolier en sol nord-américain, celui de Kalamazoo au Michigan en 2010, dont les coûts de nettoyage seulement se sont élevés à plus de 700 millions $.
Source: Équiterre