Par Catherine Gauthier
Mots-clés : genre, femme, COP19, Varsovie, changements climatiques, climat, justice climatique, droits humains
La conférence de Varsovie (ou COP19) célèbre en ce 19 novembre la Journée du genre. Les efforts pour atteindre l’égalité des genres, améliorer l’autonomisation des femmes et progresser dans les politiques climatiques sensibles à la réalité des femmes figurent parmi les thèmes à l’agenda. Plusieurs organisations défendant les droits des femmes sont représentées à la COP19, dont la Women’s Environment and Development Organization (WEDO). La délégation de WEDO suit un large éventail de discussions aux négociations de Varsovie et collabore avec des partenaires tels que la Global Gender and Climate Alliance (GGCA) et le groupe d’acteur principal sur les femmes et le genre. Par sa présence, WEDO de même que ses partenaires visent notamment à renforcer la participation des femmes, à encourager une approche fondée sur les droits humains et à intégrer les questions de genre dans les mécanismes de financement ou les politiques liées aux changements climatiques.
Un fonds pour les femmes déléguéesWEDO coordonne un fonds pour les femmes déléguées, un programme de la GGCA financé par la Finlande et l’Islande. Ce fonds a pour objectif de soutenir la participation des femmes des pays les moins avancés et en développement aux négociations internationales sur le climat au sein de leurs délégations nationales. À Varsovie, ce fonds a ainsi permis la participation de neuf femmes du Ghana, du Malawi, des Fidji, du Libéria, de la Tanzanie, du Népal, de l’Équateur, du Mexique et du Bangladesh.
Des conclusions provisoires sur le climat et le genreAu cours de la première semaine de négociations à Varsovie, les questions du genre ont fait l’objet de nombreuses discussions. Un atelier tenu le 12 novembre sur le climat et le genre a permis de partager les expériences de plusieurs organisations, de soulever les obstacles rencontrés et d’apporter des pistes de solutions. Suite à ces échanges, les délégués de WEDO ainsi que leurs partenaires ont partagé leur position à l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI, de l’anglais Subsidiaiy Body for Implementation). Le 16 novembre, les parties ont réussi à s’entendre sur les conclusions du SBI qui se déclinent en 12 points. Lire le document (en anglais seulement) ici : http://unfccc.int/resource/docs/2013/sbi/eng/l16.pdf
Une approche fondée sur les droits humainsLes discussions sur les pertes et les dommages stagnent alors que le Canada, l’Australie et le Japon freinent le progrès dans les négociations. Dans ce contexte de polarisation entre les parties, la protection des femmes sur cet aspect est loin d’être gagnée. Quant aux débats entourant l’agriculture, les parties ne sont parvenues à aucune entente jusqu’à présent. Comme les femmes supportent en grande partie l’agriculture dans les pays les moins avancés et en développement, cet enjeu est primordial. Toutefois, les négociations se sont davantage penchées sur les aspects scientifiques du problème que sur les questions d’ordre social. Les organisations représentant les femmes revendiquent ainsi une meilleure réponse face aux enjeux sociaux dans le domaine de l’agriculture. Elles exigent également une approche fondée sur les droits humains et qui intègre les considérations sociales et de genre.
Le rôle essentiel des femmes pour le climatLa Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques reconnaît depuis la conférence de Doha, en décembre 2012, les initiatives qui encouragent la participation et le leadership des femmes. Momentum for Change souligne les réalisations des femmes dans la lutte contre les changements climatiques dans des domaines tels que l’entreprenariat, la politique, l’éducation et la famille. En savoir davantage ici. Au cours de la première semaine de négociations, des questions clés ont été abordées par les parties. Pendant la deuxième et dernière semaine, les discussions se poursuivront plus particulièrement sous la plate-forme de Durban et la Conférence des parties. Si ces négociations débloquent, elles pourraient avoir un impact positif sur plusieurs enjeux qui touchent les femmes.
Source: GaïaPresse |