L’agriculture biologique en mode croissance?

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Des investisseurs institutionnels québécois nous ont demandé de développer à nouveau sur le thème de l’agriculture biologique et de préciser la position de Partenaires Agricoles s.e.c. sur cette agriculture. Est-elle en croissance, en déclin ou au neutre ? 
 

Le marché américain et mondial, en argent et en hectares 

Selon les données cueillies de la Filière biologique du Québec, la taille du marché biologique mondial était de près de 55 milliards de dollars américains en 2009 (Willer et Kilcher, 2011) mais ce marché a subi une baisse de 10 %, en 2010. La part du marché américain représente un peu moins de la moitié de tout le marché mondial. Il a connu un taux de croissance variant de 15 % à 20 %, de 2002 à 20081. 
 
En 2010, plus de 160 pays participaient activement à l’agriculture biologique pour un total de 37 millions d’hectares de cultures biologiques mondiales ce qui représente une augmentation de 300 % du nombre d’hectares en culture biologique, depuis 19992 comme le montre le tableau suivant : 
 
 
La taille du marché canadien occupe le 5ième marché mondial en importance3. Le marché québécois, pour sa part, est estimé à environ 580 millions de dollars, en 20104.
 

Le marché canadien 

Au Canada, la production d’aliments biologiques se fait surtout en Saskatchewan, en Ontario et au Québec. Et le pôle de transformation de produits biologiques s’est, depuis les dix dernières années, déplacé de la Colombie- Britannique vers le Québec. 
 
Au Québec, en 2004-2005, la valeur de la production biologique était estimée à 45 millions de dollars pour les produits bruts et à 60 millions de dollars pour les produits biologiques transformés (Macey, 2006). Sur la base de ces chiffres, la valeur de la production québécoise de produits biologiques bruts aurait représenté entre 13 % et 18 % de la production canadienne de produits biologiques bruts, en 2004-2005. 
 

Agriculture conventionnelle ou agriculture biologique ? Que choisir ? 

Une question demeure, l’agriculture biologique peut-elle remplacer l’agriculture conventionnelle telle que nous la connaissons présentement et réussir à nourrir une population croissante avec des besoins alimentaires grandissants… 

Considérant la croissance de la demande pour des produits bios, de plus en plus d’études se penchent sur la pérennité de l’agriculture biologique et sa capacité à nourrir la planète. 
 
La FAO a organisé une Conférence internationale sur l'agriculture biologique et la sécurité alimentaire, en mai 2007 afin d'examiner la sécurité alimentaire dans la perspective des disponibilités alimentaires, de l'accès à la nourriture, de la stabilité des systèmes d'approvisionnement alimentaire et de l'utilisation des aliments. Déjà, les documents et les expériences concrètes montraient que l'agriculture biologique a le potentiel de nourrir la planète si certaines conditions sont réunies. 
 
Selon un article de Brenda Frick, Ph.D., publié par le Centre d’agriculture biologique du Canada, l’agriculture biologique semblerait une solution très prometteuse pour ce qui est de répondre à la demande en produits alimentaires de la planète. Elle peut permettre aux agriculteurs de garder leur argent et donc leurs terres, tout en réduisant l’utilisation de l’énergie et en produisant beaucoup de nourriture.5
 

L’agriculture biologique : des services rendus à l’environnement 

Selon le FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) l'incidence de l'agriculture biologique sur les ressources naturelles favorise des interactions au sein de l'agrosystème qui sont vitales à la production agricole et à la protection de la nature. La constitution et l'amendement des sols, la stabilisation des sols, le recyclage des déchets, la rétention de carbone, le cycle nutritif, la prédation, la pollinisation et la création d'habitats figurent parmi les services rendus à l'environnement. En choisissant des produits biologiques, les consommateurs, par leur pouvoir d'achat, participent à la promotion d'un système agricole moins polluant. De plus, l'agriculture biologique permet de réduire la dégradation des ressources naturelles laquelle, dans l'agriculture traditionnelle, est un coût invisible. 
 

Position de Partenaires Agricoles 

Le débat est donc loin d’être terminé. D’autres études concluantes devront être menées. Entre temps, nous continuons de constater une croissance marquée de la présence du bio dans nos assiettes… 
 

 

1 La Filière biologique du Québec « Analyse du marché des produits biologiques en fonction du développement du secteur 
biologique au Québec » Rapport Mars 2012 
2 Research Institute of Organic Agriculture International Federation of Organic Agriculture Movements; Survey 2012, based 
on data from governments, the private organic sector and certifiers; http://www.organic-world.net 
3 Idem 2 
4 Idem 1 
5 Brenda Frick, Ph.D., P.Ag.; http://www.organicagcentre.ca/NewspaperArticles/na_feed_world_bf_web_f.asp

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