Photo de Sanao – Flickr |
En conférence de presse aujourd'hui, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l'Union des producteurs agricoles (UPA) et Équiterre ont demandé à la compagnie Enbridge de respecter les conditions prévues dans le rapport de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) de l’Assemblée nationale du Québec. Les trois organisations demandent également à l’Office national de l’énergie de s’assurer que la compagnie Enbridge respecte ces conditions avant de donner son aval au projet. Elles demandent enfin l’appui du gouvernement du Québec dans ce dossier.
« Dans le mémoire qu’elle a présenté à la CAPERN en novembre 2013, la Communauté avait indiqué qu’elle souhaitait être rassurée quant aux impacts du projet sur la sécurité des personnes, sur la protection de l'environnement, sur la gestion des risques, sur l'aménagement du territoire et sur le développement économique. J’ai toujours dit qu’il ne fallait pas donner de chèque en blanc à la compagnie. Il faut qu'Enbridge respecte les conditions de la CAPERN, qui reprennent ce que nous avions demandé, pour que nos citoyens et citoyennes soient rassurés » a indiqué le président de la Communauté et maire de Montréal, monsieur Denis Coderre.
Pour l’Union des producteurs agricoles, il importe que le gouvernement du Québec prenne les moyens afin que les conditions émises par la CAPERN soient respectées avant de permettre au projet d’aller de l'avant. « Les producteurs agricoles partagent les craintes de leurs concitoyens des villes. Par ailleurs, les terres agricoles ont une valeur inestimable pour tous les Québécois. Nous devons avoir l’assurance qu'elles pourront continuer d’être cultivées en toute sécurité, sans crainte de déversement et de contamination des sols ou de l’eau », a tenu à préciser monsieur Marcel Groleau, président général de l’Union.
La CMM réitère la nécessité que la compagnie Enbridge partage avec l’ensemble des municipalités du Grand Montréal ses plans d’intervention de mesures d’urgence en cas de déversement. Notons que l’entreprise a encore défrayé l’actualité en janvier dernier avec un déversement de pétrole brut provenant d’un pipeline localisé dans le sud de Régina, en Saskatchewan.
À cet égard, le représentant de la couronne Nord au comité exécutif de la Communauté et maire de Terrebonne, monsieur Jean-Marc Robitaille, rappelle la nécessité et l’importance d’être informé de tout incident : « Il est impératif qu’un mécanisme d’information et de suivi auprès des villes concernées soit mis en place par Enbridge. Nous avons appris par hasard qu’un déversement de 4 000 litres de pétrole avait eu lieu à la station de pompage d’Enbridge à Terrebonne, le 12 mai 2011. Cette situation ne doit plus se reproduire ».
« Tant sur la question des changements climatiques que des risques locaux pour la santé et l'environnement, le gouvernement du Québec et l'Office national de l'énergie doivent s'assurer qu'Enbridge respecte ces conditions minimales » a déclaré Steven Guilbeault, directeur principal chez Équiterre.
En décembre 2013, la CAPERN déposait son rapport sur l’acceptabilité pour le Québec du projet proposé par la compagnie Enbridge d’inverser le flux de la canalisation 9B. Ce rapport contient 18 conditions auxquelles la compagnie devrait répondre avant d’aller de l’avant avec son projet.
La compagnie Enbridge s’était alors engagée à analyser le rapport de la commission, mais sans faire plus de promesses, rappelant que c’est au gouvernement fédéral de prendre la décision finale concernant le projet. Une décision de l’Office est attendue au plus tard le 19 mars 2014.
Source: Communauté métropolitaine de Montréal