Par Marina Tymofieva
Sophie Brochu, la présidente-directrice générale de Gaz Métro ne veut pas que le projet Énergie Est de la firme TransCanada ne vienne perturber les prix énergétiques offerts au Québec. Devant un parterre de gens d’affaires réunis dans le cadre d’un dîner-causerie organisé par la Chambre de commerce de Montréal, la dirigeante de Gaz Métro a dit craindre que les intentions de TransCanada ne viennent compromettre notre approvisionnement en gaz naturel et faire perdre des emplois. Dans le cadre de son projet Énergie Est, TransCanada a déclaré vouloir convertir une portion de gazoduc entre North Bay et Ottawa, d’une longueur de 3000 km, transportant du gaz naturel en oléoduc, pour y transporter plus de pétrole lourd vers l’est.
Des conséquences désastreusesPour compenser, l’entreprise propose de construire un nouveau gazoduc, qui transportera moitié moins de gaz… Selon TransCanada, le nouveau débit sera tout de même suffisant pour garantir un approvisionnement nécessaire. « C’est une aberration », a déclaré Sophie Brochu. Ce projet, s'il se réalise comme prévu, aura des conséquences désastreuses sur l'économie du Québec, a poursuivi madame Brochu. « Le Canada compte 3,6 millions de consommateurs de gaz naturel. Si on amoindrit la capacité d’approvisionnement, la demande des clients institutionnels et industriels va surpasser l’offre, ce qui entrainera une augmentation des prix. Ces clients seront alors obligés de se tourner vers d’autres sources d’énergie, telles que le mazout » a analysé Sophie Brochu. Étant une source d’énergie beaucoup plus polluante, l’utilisation du mazout va entrainer le rejet de 300 000 tonnes supplémentaires de gaz à effet de serre (GES). De plus, selon les calculs de Gaz Métro, la facture des entreprises se verra alors augmentée de 155% à cause du gel hivernal, ce qui représente environ 95 millions de dollars annuellement.
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