LEGO met fin à une relation de 50 ans avec Shell suite aux pressions d’un million de citoyens

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Après une campagne menée par Greenpeace, LEGO a émis un communiqué ce matin annonçant que la compagnie « ne renouvellera pas son contrat de promotion conjointe avec Shell ». Cette décision a été prise un mois après que Shell a présenté des plans à l'administration américaine, montrant qu'elle se préparait une fois de plus à forer dans les glaces fondantes de l'Arctique l'an prochain.

Au cours des trois mois de campagne de Greenpeace, plus d'un million de personnes ont signé une pétition demandant à LEGO de cesser de faire la promotion de la marque Shell en raison de ses plans de forage pétrolier dans l'Arctique. À l'opposé de Shell, les politiques de LEGO comportent un engagement à produire davantage d'énergie renouvelable que celle qu'elle utilise, à éliminer progressivement le pétrole de ses produits et, en collaboration avec ses partenaires, à laisser un monde meilleur aux générations futures.

Dans sa déclaration, LEGO a soutenu que la dispute est entre Greenpeace et Shell. Cependant, selon Greenpeace, même si LEGO a pris la bonne décision sous la pression populaire, elle devrait choisir ses partenaires plus soigneusement lorsque vient le temps de considérer les menaces des changements climatiques auxquelles nos enfants feront face. En raison d'obligations contractuelles, le contrat de promotion conjointe actuel de LEGO sera respecté.

« Il s'agit d'un très grand coup pour Shell. La société a désespérément besoin de partenaires comme LEGO pour lui donner une apparence respectable et réparer les importants dommages que la marque a subis après sa dernière mésaventure dans l'Arctique. Le retrait de LEGO d'une relation de 50 ans avec Shell démontre clairement que cette stratégie ne fonctionnera pas » a déclaré Diego Creimer, porte-parole de la campagne Arctique de Greenpeace au Canada.

« Le vent tourne pour les dinosaures des combustibles fossiles qui voient les glaces fondantes de l'Arctique comme une occasion d'exploiter la région plutôt que de la protéger. Le message doit être clair : leurs pratiques obsolètes qui détruisent le climat ne sont plus acceptables socialement. Les pétrolières doivent s’éloigner de l'Arctique ou faire face à l'ostracisme de la part de la société », a ajouté Diego Creimer.

LEGO est la toute dernière d'une série d'entreprises internationales de renom à rompre ses relations avec l'industrie des combustibles fossiles. À la fin de 2012, Waitrose a annoncé qu'elle mettait son partenariat avec Shell sur la glace. Au cours du dernier mois, Microsoft, Google et Facebook ont toutes pris l'engagement de cesser de soutenir ALEC, un groupe de pression controversé qui fait campagne contre la legislation sur les changements climatiques. De plus, il y a quelques semaines, la Fondation Rockefeller a annoncé qu'elle retirait ses investissements de l'industrie des combustibles fossiles.

« La décision de LEGO n'aurait pu être plus à point. La magnifique et emblématique région de l'Arctique, ses peuples et son incroyable faune, comme l'ours polaire et le narval, sont plus que jamais menacés. La glace de mer de l'Arctique fond à une vitesse sans précédent, mais plutôt que de constater les immenses risques, les sociétés pétrolières, comme Shell, tournent autour de la région comme des vautours. Il y a quelques semaines à peine, Shell nous a clairement indiqué qu'elle prévoit toujours retourner dans l'Arctique dès l'été prochain », a conclu Diego Creimer.

Les anciennes tentatives de forage de Shell dans l'Arctique ont subi de multiples échecs opérationnels, lesquels ont abouti par l'échouement de sa plateforme de forage, la Kulluk. Les conditions extrêmes de l'Arctique, dont les géants icebergs flottants et l'eau tempétueuse, rendent le forage en haute mer extrêmement risqué. Les scientifiques affirment également qu'un déversement de pétrole dans l'Arctique serait impossible à nettoyer, donc dévasterait la faune unique de l'Arctique.

Le 28 août 2014, Shell a toutefois présenté de nouveaux plans à l'administration américaine pour effectuer du forage exploratoire extracôtier dans l'Arctique alaskien, indiquant clairement qu'elle se prépare à ressusciter ses projets de forage mal conçus dans l'Arctique dès l'été 2015.

La décision de LEGO fait de l'ombre sur les efforts que d'autres sociétés pétrolières font pour forer dans les eaux de l'Arctique. Au Canada, BP et Imperial Oil ont un projet conjoint de forage pétrolier dans la mer de Beaufort. Ces sociétés peuvent maintenant s'attendre à faire face à une opposition publique croissante si elles procèdent avec leurs plans.

Au cours des deux dernières années, un mouvement massif mondial a émergé, demandant un sanctuaire dans les zones inhabitées autour du pôle Nord afin de protéger l'Arctique et sa faune unique des assauts du forage pétrolier et de la pêche industrielle. Plus de six millions de personnes se sont jointes au mouvement et plus de 1 000 personnages influents ont signé la Déclaration de l'Arctique, dont l'auteure canadienne Margaret Atwood, l'archevêque Desmond Tutu, Emma Thompson et Sir Paul McCartney.

Le 19 septembre, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rencontré des représentants de la campagne Arctique de Greenpeace pour recevoir la pétition mondiale et a dit qu'il considérerait la tenue d'un sommet international pour discuter des enjeux concernant la protection de l'Arctique.

 

Source: Greenpeace

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