L’ONÉ a baissé ses critères pour les tests hydrostatiques à la demande d’Enbridge

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Enbridge prévoit effectuer ce samedi le test hydrostatique sur le tronçon de l'oléoduc 9B situé à Mirabel, selon Ken Hall un porte-parole de la compagnie interviewé hier à ce sujet. Cela se fera un mois jour pour jour après qu'Enbridge ait déposé son plan de réalisation des tests devant l'Office national de l'énergie (ONÉ) pour approbation. Un plan que l'ONÉ s'est empressé d'accepter en abaissant ses propres critères pour la conduite du test, à la demande d'Enbridge.

Le 18 juin dernier, l'ONÉ annonçait au public qu'il ordonnait des tests hydrostatiques sur trois tronçons de l'oléoduc 9B, suite aux pressions exercées par 23 municipalités, les six MRC le long du tracé et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Une décision que l'ONÉ a mis 8 mois à prendre, alors qu'il avait toutes les données techniques nécessaires en sa possession.

L'ordonnance du 18 juin de l'ONÉ s'est limitée à exiger le test sur trois tronçons, alors qu’il avait été fait sur l'ensemble du pipeline en 1997 lors de la précédente inversion de flux. Cependant, la méthode retenue dans l'ordonnance du 18 juin de l'ONÉ pour mener le test permettait sans aucun doute de faire la preuve de l'intégrité structurale des tronçons désignés. Ainsi, un test hydrostatique passé avec succès aurait fourni une marge de sécurité satisfaisante aux fins de la sécurité publique. Cette marge de sécurité aurait toutefois été limitée aux trois tronçons testés, soit seulement 10% du pipeline.

Or, dans une nouvelle ordonnance datée du 24 juillet 2015 et déposée sans aucune annonce sur son site internet le 27 juillet, l'ONÉ recule unilatéralement sur les standards qu’il avait imposés pour la réalisation des tests hydrostatiques, se rendant ainsi aux demandes formulées par Enbridge dans son plan soumis à l'ONÉ le 22 juillet dernier.

Les Citoyens au Courant, un groupe de citoyens directement touchés par le passage du pipeline dans Vaudreuil-Soulanges, sont totalement consternés par ce recul inattendu de l'ONÉ et ne font plus confiance à l'organisme réglementaire. « Comment l'ONÉ peut-il, en 48 heures, modifier un élément fondamental d'une décision qu'il a mis plusieurs mois à préparer ? » se demande Lorraine Caron, membre et porte-parole du groupe citoyen.

Selon Richard Kuprewicz, président de la firme Accufacts qui offre de l'expertise en sécurité de pipeline, « cette modification [de la méthode]du test se calque sur l'approche désolante qui a cours aux États-Unis en ce qui concerne le test hydrostatique et avec laquelle plusieurs ruptures se sont produites. [L'ONÉ] ne précise pas quel est le pourcentage minimum de la limite d'écoulement minimale spécifiée qui sera atteint avec le nouveau standard à 125 % de la pression maximale de service, ce qui est très important pour l'évaluation technique et la détermination des défaillances en lien avec la fissuration. Une telle modification constitue un recul marqué de l'ONÉ du point de vue de la sécurité. »

Il y a deux semaines, les Citoyens au Courant ont alerté des maires des municipalités et MRC concernées, ainsi que le président de la CMM, Monsieur Denis Coderre, en espérant qu'ils se positionnent rapidement sur cet enjeu de sécurité. Les Citoyens au Courant rappellent également qu’ils exigent, tout comme plusieurs municipalités et MRC, qu’un test hydrostatique soit effectué sur l’ensemble du tracé de manière à assurer la sécurité des populations et la protection des approvisionnements en eau potable et de l’environnement.

 

Source: Les Citoyens au Courant

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