Le porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière d'environnement et développement durable et député de Masson, Mathieu Lemay, prend acte de l'ambitieuse cible de réduction d'émissions de gaz à effet de serre que s'est fixée le gouvernement de 37,5 % d'ici 2030, mais celle-ci n'est pas sans risque pour l'économie du Québec.
« Nous ne pouvons pas être contre la vertu. Il est indéniable que nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour assurer une société saine et sécuritaire. C'est un défi majeur pour le Québec d'aujourd'hui et de demain et nous nous devons de montrer l'exemple à l'échelle internationale en adoptant des objectifs précis et responsables sur le plan environnemental », indique Mathieu Lemay.
L'atteinte de cette cible ne se fera pas sans obstacle, averti le député caquiste. Selon l'étude d'impacts sommaire réalisée par le gouvernement, elle risque de réduire la richesse du Québec d'au moins 600 millions de dollars, en plus d'occasionner une perte de près de 3000 emplois. La proposition du ministre doit être soumise à des consultations publiques en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement et doit ensuite être approuvée par le conseil des ministres avant sa présentation à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques de Paris en décembre prochain. Elle n'est donc pas définitive et nous avons besoin d'un portrait plus clair des impacts sur notre société et nos modes de production.
« Le ministre David Heurtel doit évacuer les incertitudes qui demeurent en commandant une étude économique plus approfondie et en nous présentant un plan concret de réduction des GES et un plan économique axé sur l'innovation qui contiennent des mesures permettant de compenser les effets négatifs de la poursuite de cette cible de réduction sur l'économie, dans une perspective de développement durable. La réduction des GES est impérative et ne peut pas se faire à coût nulle certes, mais elle doit aussi être opérée de façon responsable sur tous les plans, notamment économiques et sociaux.
« Nous devons réduire nos émissions d'une manière qui soit compatible avec la poursuite de la croissance », soutient M. Lemay, en ajoutant qu'il est également de la responsabilité du gouvernement de convaincre ses principaux voisins et partenaires économiques de se doter de cibles similaires.
Mathieu Lemay a aussi tenu à souligner l'incohérence profonde des libéraux dans le dossier des changements climatiques. Il cite en exemple l'adoption de la loi 37, en juin dernier, permettant la construction de la cimenterie de Port-Daniel-Gascons sans même qu'une évaluation environnementale du Bureau d'audience publique sur l'environnement soit réalisée.
« Comment peut-on faire confiance au Parti libéral, comment croire qu'il joindra réellement la parole aux actes, alors que nous avons assisté cette année à l'hypocrisie la plus totale lorsque le gouvernement de Philippe Couillard a signé, main dans la main avec les péquistes, un chèque en blanc au promoteur Ciment McInnis en lançant le projet le plus polluant de l'histoire moderne du Québec? Nous avons donc toutes les raisons d'être pessimistes », de conclure le député.
Source: Gouvernement du Québec