La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, déplore le laisser-aller du gouvernement dans le dossier du controversé projet de parc éolien à Saint-Cyprien-de-Napierville. Plusieurs mois après la recommandation du BAPE de ne pas permettre le projet dans sa mouture actuelle, le gouvernement n'a toujours pas rendu sa décision d'accorder ou non les certificats d'autorisation.
« Les citoyens et les citoyennes de la région n'en peuvent plus, ils et elles se battent depuis 6 ans contre le projet de parc éolien de l'entreprise Énergies durables Kahnawà:ke. Le gouvernement doit rendre sa décision et j'espère que ce sera la bonne : celle de s'opposer. Le BAPE a mis le doigt sur l'impact majeur de ce projet qui aurait de graves conséquences sur la qualité de vie des citoyens, détruirait le paysage et n'est pas acceptable sans l'appui de la population. Cette réponse doit venir vite ou le Québec risque de se retrouver avec un 4e recours collectif contre l'éolien », a indiqué Manon Massé en point de presse à l'Assemblée nationale.
Mardi, le gouvernement a clairement affiché ses couleurs en refusant d'appuyer la motion de Manon Massé visant à protéger les communautés face aux multinationales de l'éolien :
- Que l'Assemblée nationale réaffirme que le développement de projets éoliens doit se faire dans le respect des citoyens et des citoyennes en place;
- Qu'elle presse le gouvernement de reconnaître aux communautés et aux élu.es locaux le droit de s'opposer aux projets éoliens en milieux habités et sur des terres agricoles;
- Qu'elle demande au gouvernement d'adopter une règlementation nationale pour établir à au moins 2 kilomètres la distance entre les zones habitées et les parcs éoliens, tel que décrété par les MRC du Haut-Richelieu et du Haut-Saint-Laurent.
« Alors que seulement 1,8 % des terres du Québec sont cultivables, je trouve scandaleux qu'on vienne détruire d'excellentes terres agricoles avec des structures industrielles. Le territoire du Québec est suffisamment grand pour le développement de tels projets industriels sur des terres incultes et loin des habitations. Le gouvernement ne peut prétendre construire l'avenir quand il détruit la terre et ses gens », déplore Werner Van Hyfte, producteur agricole à Saint-Cyprien-de-Napierville où l'agriculture est un moteur économique important.
Pour Joane Mc Dermott, cofondatrice de Le Vent Tourne, un regroupement citoyen de sensibilisation sur la problématique des éoliennes industrielles en milieu habité, le gouvernement livre les citoyens pieds et poings liés au promoteur : « Nous nous retrouvons au banc des accusés avec le fardeau de la preuve, obligés de nous défendre pour protéger notre propriété. Le stress que nous vivons est intolérable ».
Québec solidaire demande au gouvernement de refuser le projet de Saint-Cyprien-de-Napierville et oriente la compagnie vers d'autres territoires où les municipalités et les citoyens veulent de ce type de développement. Québec solidaire souhaite aussi une règlementation nationale pour établir une distance minimale de 2 kilomètres entre une zone habitée et une éolienne.
Source : Gouvernement du Québec